Apnée du sommeil : facteurs et profil type

Article mis a jour le 15.06.2023
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Genre, surpoids, âge, particularités anatomiques, alcool, médicaments : les causes de l’apnée du sommeil sont multiples.

Près de 5 % des Français souffrent d’apnée du sommeil (syndrome d’apnées-hypopnées du sommeil ou SAHOS) [1], [2], qui se manifeste par des arrêts involontaires de la respiration pendant la nuit. Il s’agit d’une altération de l'anatomie des voies respiratoires supérieures pendant le sommeil, altération qui provoque une obstruction partielle ou complète du nasopharynx et/ou de l'oropharynx. La perméabilité des voies respiratoires a tendance à osciller, ce qui induit une alternance entre périodes d'apnée récurrente et périodes de récupération.
Pourtant, fréquente, l’apnée du sommeil est sous-diagnostiquée : à peine 2,4 % des Français ont reçu un diagnostic de SAHOS, et seuls 15 % d’entre eux ont pu bénéficier d’un enregistrement du sommeil.

La stabilité des voies aériennes en cause

Un peu d’anatomie pour commencer. Le calibre et la stabilité des voies aériennes supérieures pendant le sommeil peuvent être affectés par plusieurs facteurs :
- une anomalie anatomique des tissus mous du larynx (muscles, ligaments, muqueuses) ;
- une malposition du maxillaire ou de la mandibule, comme un menton fuyant en arrière par exemple (appelée rétrognathisme) ;
- des dépôts graisseux le long des voies aériennes supérieures dus au surpoids (notamment la langue) ;
- le déplacement de fluides dans le corps au cours du sommeil – en position allongée, les fluides (notamment l’eau) accumulés dans les jambes au cours de la journée se déplace vers le haut du corps et peuvent comprimer les voies aériennes supérieures au niveau du cou;
- la consommation de sédatifs et d’alcool, qui favorise la relaxation musculaire et peut ainsi entraîner un relâchement des muscles de la gorge contribuant à obstruer les voies aériennes supérieures.
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Dr Thierry CASTERA, médecin du sommeil

Les hommes en surpoids, premiers candidats à l'apnée du sommeil

Existe-t-il un candidat type à l'apnée ? Oui, il est de sexe masculin – l'apnée du sommeil est quatre fois plus fréquente chez les hommes que chez les femmes [3] – et plutôt en surpoids : 70 % des personnes touchées le sont [4], et le risque de SAHOS augmente encore en cas d'obésité [5].
L'apnée du sommeil peut également être associée au syndrome métabolique [6] ou au diabète, qui vont souvent de pair avec le surpoids. Plus de 60 % des individus présentant un syndrome métabolique sont sujets à des apnées du sommeil [7], tout comme 16 % des personnes souffrant d'un diabète de type 2. Vous l'aurez compris, le candidat idéal à l'apnée du sommeil ressemble plus à Obélix qu'à Astérix ou Falbala.

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Les femmes aussi peuvent être concernées

Attention : se fier uniquement à ce portrait-robot peut induire en erreur et empêcher un dépistage. Par exemple, les femmes, même celles qui se plaignent de fatigue, d’insomnie, voire de troubles dépressifs ou de cauchemars, sont largement sous-diagnostiquées. La raison ? Une présentation clinique féminine du SAHOS atypique [8] : ronflements plus légers, score Epworth plus bas… ce qui conduit à un retard de diagnostic [9].

L'impact de l'age sur l'apnée du sommeil

Et l’âge dans tout ça ? Ce que l’on sait avec certitude, c’est que l’apnée du sommeil augmente de façon presque linéaire avec l’âge chez les adultes [10]. On retrouve une incidence de 7,9 % d’apnée du sommeil pour les personnes âgées de 20 à 44 ans, de 19,7 % pour les personnes âgées 45 à 64 ans, et de 30,5 % pour les personnes âgées de plus de 65 ans, l’hypothèse retenue étant que l’âge affecte la tonicité des muscles du pharynx, facilitant ainsi leur relâchement.

Comme pour les hommes, la prévalence de l’apnée du sommeil augmente avec l’âge chez les femmes, de façon encore plus flagrante lorsque survient la ménopause [11]. Si le niveau élevé des hormones de la femme réglée (œstrogène, progestérone) favorise le tonus des voies respiratoires, les empêchant de s’effondrer, le déclin hormonal associé à la ménopause provoque, lui, une augmentation des troubles respiratoires du sommeil (type ronflements), et plus spécifiquement de l’apnée du sommeil.

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Les apnées du sommeil chez l’enfant

On estime qu’environ 2 % des enfants âgés de 2 à 6 ans sont concernés par ce syndrome. Le plus souvent, le SAHOS est causé par une hypertrophie des amygdales et des végétations adénoïdes, qui, du coup, obstruent les voies respiratoires – un phénomène particulièrement fréquent chez les jeunes enfants qui souffrent d’infections ORL fréquentes ou chroniques. L’ablation chirurgicale des amygdales et des végétations adénoïdes (adénoïdo-amygdalectomie) peut alors être indiquée. Autre facteur causal : l’obésité, qui accroît nettement le risque d’apnée du sommeil chez les enfants et les adolescents.

En résumé :
  • Les hommes en surpoids font de très bons candidats à l’apnée du sommeil.
  • Les femmes et les enfants ne sont pas pour autant exempts de tout risque d’apnée du sommeil.
  • L’âge est un facteur de risque aggravant.
Sources
[1] 4, 9 % de personnes déclarent souffrir d'un SE-SAHOS, Le syndrome d'apnée du sommeil en France : un syndrome fréquent et sous-diagnostiqué, C. Furhman et al., BEH 44-45, 20 novembre 2012, p. 511.
[2] L'apnée obstructive du sommeil (SAHOS) constitue la très grande majorité des apnées du sommeil, loin devant l'apnée centrale du sommeil (ACS).
[3] Bonsignore MR, Saaresranta T, Riha RL, Sex differences in obstructive sleep apnoea, Eur Respir Rev, (2019) 28 (154), P 190.
[6] Le syndrome métabolique se caractérise par un tour de taille important, dû à un excès de graisse abdominale), une hypertension, une glycémie à jeun anormale ou une résistance à l'insuline et une dyslipidémie, c'est-à-dire un niveau élevé de triglycérides et un taux bas de lipoprotéines de haute densité (HDL cholestérol).
[8] Verdaguer M. et al., Pathologie pulmonaire au féminin : le SAOS de la femme, une entité particulière ?, Revue des Maladies Respiratoires, Volume 25, Issue 10, Décembre 2008, p. 1279-1288.
[9] Sediri S., Monier Vehier C., Monaca, C.C., Prévalence du syndrome d'apnée du sommeil chez la femme ménopausée à risque cardiovasculaire, Médecine du Sommeil, Volume 14, Issue 1, March 2017, Page 21.
[10] Braley TJ, Dunietz GL, Chervin RD, et al., Recognition and diagnosis of obstructive sleep apnea in older Americans. J Am Geriatr Soc (2018), 66(7), p. 1296-1302.
[11] Sediri S., Monier Vehier C., Monaca, C.C., Prévalence du syndrome d'apnée du sommeil chez la femme ménopausée à risque cardiovasculaire, Médecine du Sommeil, Volume 14, Issue 1, March 2017, Page 21.
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Dr Thierry CASTERA, rédacteur médical