Les rêves : une éternelle énigme

Rédigé par L'équipe SleepDoctor
Article vérifié
Notre équipe éditoriale, ainsi que nos experts médicaux étudient chaque article avec soin, pour s’assurer de la précision des informations et de la fiabilité des sources
Contenu à jour
Nous vérifions que le contenu de nos articles est en phase avec la littérature scientifique ainsi qu’avec les dernières recommandations des experts
26.01.2024
Message onirique des dieux, écho de notre inconscient, le rêve a revêtu de multiples significations depuis l’Antiquité. États modifiés de conscience, les rêves restent encore largement mystérieux à bien des égards, même si leur rôle en matière de mémorisation et de gestion des émotions est mieux connu.

À quoi servent les rêves ? Rêvons-nous tous ? Les rêves ont-ils une signification ? Quand surviennent-ils ? Dès l’Antiquité, ces questions ont toujours préoccupé les hommes.

Quand sommeil rime avec hallucination

États de conscience modifiée, les rêves ne se confondent pas avec les rêveries diurnes, pas plus qu’avec les expériences perceptives qui surviennent lors du passage de la veille au sommeil comme les sensations de chute ou la vision kaléidoscopique.
Ces expériences de conscience modifiée sont appelées hallucinations hypnagogiques par les scientifiques [1].
Elles peuvent être :
  • visuelles (lignes, étoiles, lueurs, dessins changeants, scènes kaléidoscopiques),
  • auditives (bruits, paroles, mélodies)
  • somesthésiques (sensations tactiles),
  • synesthésiques [2] (sensation normale accompagnée de sensation complémentaire dans un domaine sensoriel différent).

Quand rêve-t-on ?

Sommeil léger, sommeil profond, sommeil paradoxal : le dormeur traverse plusieurs phases de sommeil. La succession de ces différentes phases constitue un cycle de sommeil, lequel dure en général entre 90 et 120 minutes. Quatre à six cycles de sommeil peuvent se succéder pendant une nuit. Chaque cycle commence par une phase de sommeil léger et se termine par une phase de sommeil paradoxal.
Le sommeil paradoxal, qui se caractérise par des mouvements alternatifs rapides des globes oculaires, d’où son nom en anglais : REM sleep pour Rapid Eye Movement. Le sommeil REM se caractérise par une activité cérébrale intense. Les rêves y sont variés et riches en émotions et en personnages. Contrairement aux idées reçues, le dormeur rêve également à d’autres moments de la nuit, c’est-à-dire pendant les différentes phases de sommeil lent [3]. Cependant, les rêves y sont plus rares et peu élaborés [4]. Ainsi, un sujet réveillé en sommeil paradoxal rapporte un rêve environ huit fois sur dix. En revanche, seuls 50 % des réveils en sommeil léger donnent lieu à un rappel de rêve [5].

Prenez 3 minutes pour évaluer votre risque d'apnée du sommeil

La signification des rêves

Dans l’Égypte ancienne et la Grèce antique, les rêves apparaissent comme des messages des dieux et on recherche la clé des songes. Avec son Onirocritique, Artémidore de Daldis (philosophe syrien) entreprend ainsi au II-e siècle avant Jésus-Christ le catalogue de plus de 3 000 rêves et leur interprétation. Aristote rompt avec ce type d’interprétation magique et considère les rêves comme un phénomène somatique lié au vécu de la journée. Le rêve provient d'une fausse perception du corps durant le sommeil, qu’il compare au reflet d'une image dans une eau agitée. Avec l'Art de prévoir les maladies du corps humain par l'état du sommeil, Hippocrate, médecin grec, fait des rêves et de leur contenu le reflet de l’état du corps. La parution de L’Interprétation des rêves de Freud en 1900 amorce un tournant décisif. Le rêve est « la voie royale qui mène à la connaissance de l’inconscient ». Quelques années plus tard, pour Jung, les rêves ont pour fonction de rétablir notre équilibre psychologique et de participer au développement de notre personnalité.

Rêve, mémoire et émotions

Mécanisme complexe, le rêve ne peut être réduit à une seule fonction. Les liens entre mémoire et rêve concentrent actuellement toute l’attention des chercheurs. Ces liens apparaissent étroits et multidirectionnels. Ainsi, les souvenirs du rêveur semblent jouer un rôle fondamental dans la fabrication du contenu du rêve [6]. Et le rêve paraît jouer un rôle fonctionnel dans le renforcement des apprentissages et des souvenirs récents du dormeur [7].

Le sommeil participe étroitement à notre régulation émotionnelle [8]. Le rêve pourrait jouer un rôle important dans la consolidation de notre mémoire émotionnelle [9]. Il nous permettrait également de nous préparer à des situations émotionnelles futures [10]. Beaucoup d’énigmes subsistent cependant [11]. Comment le rêveur construit-il le scénario de son rêve ? Comment invente-t-il de nouveaux personnages ou expérimente-t-il des comportements inédits ?
Guide gratuit pour mieux dormir
Recevez " Le guide complet pour mieux dormir " maintenant et des conseils d'experts sur le sommeil chaque semaine !
Dr Thierry CASTERA, rédacteur médical
Recevez " Le guide complet pour mieux dormir " maintenant et des conseils d'experts sur le sommeil chaque semaine !
Sources
[3] Aubert, D. et al. Énurésie nocturne primaire isolée : diagnostic et prise en charge. Recommandations par consensus formalisé d’experts, Progrès en urologie, Volume 20, Issue 5, May 2010, p. 343-349
[5] Nielsen, T.A., Ultradian, circadian, sleep dependant features of dreaming. In : Kryger MH, Roth T, Dement WC, éds. Principal and Practice Sleep Medicine, Elsevier (2011), p. 576-584
[6] Legrand, N., Rêve et mémoire, revue de la littérature en neuropsychologie et neurosciences cognitives (2015), 7, (4), P.279-290
[7] Legrand, N., Rêve et mémoire, revue de la littérature en neuropsychologie et neurosciences cognitives (2015), 7, (4), P.279-290
[8] Schwartz, S., Dormir et rêver pour mieux gérer ses émotions, Le Journal des psychologues 2015/2 (n° 325), p. 34 à 38
[9] Schwartz, S., Dormir et rêver pour mieux gérer ses émotions, Le Journal des psychologues 2015/2 (n° 325), p. 34 à 38
[10] Schwartz, S., Dormir et rêver pour mieux gérer ses émotions, Le Journal des psychologues 2015/2 (n° 325), p. 34 à 38
[11] Legrand, N., Rêve et mémoire, revue de la littérature en neuropsychologie et neurosciences cognitives (2015), 7, (4), P.279-290.
Vous avez aimé cet article ?
N’hésitez pas à le partager !