En
cause : les phénomènes d'hypovigilance et de somnolence en voiture, qui réduisent radicalement les facultés d'observation, d'analyse et de réaction du conducteur, particulièrement sur les longs trajets. En la matière, il ne faut pas confondre la fatigue et la somnolence. La première est physique, cognitive ou psychologique. Elle est « normale » dans le sens où elle résulte d’un effort prolongé ou d’un état dépressif, et se répare par le repos. Selon les experts, elle ne constitue pas un facteur accidentel. Il en va différemment de la somnolence. Elle n’est pas anormale à certains moments de la journée ou de la nuit, précisément entre 2 et 5 heures du matin. Augmentée par la privation de sommeil et résolue par ce dernier, elle est reconnue comme un facteur accidentel comportemental. Or cette somnolence est très fréquente, puisqu’elle touche presque un tiers de la population… et donc la même proportion de la population des conducteurs.
Le premier degré de somnolence, qui correspond à de simple interruption de l’éveil par des épisodes de sommeil léger de brève durée au cours de la journée, concerne entre 8 et 15 % des adultes et augmente avec l’âge
[6]. De 8 à 20 % des sujets adultes somnolents souffrent d’une somnolence quotidienne importante
[7], accusant un score supérieur à 10 sur l’échelle d’Epworth (ESS) – une échelle de référence internationale :
- Entre 0 et 6 : sommeil suffisant
- Entre 7 et 8 : qualité de sommeil améliorable
- Entre 9 et 14 : somnolence diurne excessive, pathologie probable
- 15 et plus : somnolence diurne très importante, pathologie très probable
Quant à l’hypersomnolence, elle concernerait entre 3 et 6 % des adultes.