Somnolence diurne : quand faut-il s'inquiéter ?

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Article mis a jour le 16.09.2024
Avoir envie de dormir en plein jour peut avoir de lourdes conséquences sur le quotidien. C’est également un signe clinique qui peut révéler un trouble du sommeil comme la narcolepsie ou l’apnée du sommeil.

Vous avez une envie irrésistible de vous endormir plusieurs fois par jour ? Vous bâillez en réunion ? Vous peinez à maintenir votre vigilance pendant vos temps de trajet ? Vous souffrez peut- être de somnolence diurne.

Ne pas confondre somnolence et fatigue

Bien souvent, on attribue ces symptômes à la fatigue. Pourtant, fatigue et somnolence ne se confondent pas. Leurs causes, leurs conséquences tout comme leur prise en charge sont différentes.
La fatigue se définit comme une sensation d’affaiblissement, physique ou moral, qui survient à la suite d’un effort soutenu.
La somnolence est, quant à elle, un état intermédiaire entre la veille et le sommeil, qui se caractérise par une tendance irrésistible à l’assoupissement si la personne n’est pas stimulée. Elle se manifeste par une envie de dormir au cours de la journée et se traduit par une baisse temporaire de la vigilance.

Somnolence diurne normale ou excessive ?

La somnolence peut naturellement survenir dans diverses situations, notamment :
  • Le soir quand vient l’heure du coucher,
  • Après le déjeuner,
  • Après une soirée festive,
  • Après une nuit ponctuée de réveils,
  • Après une nuit blanche
  • En cas d’insomnie...
À savoir : La somnolence diurne est un phénomène fréquent chez les personnes âgées dont le rythme du sommeil est modifié.

Cependant, cette somnolence peut parfois devenir excessive et être, par conséquent, considérée comme pathologique.

Elle se traduit alors « par un besoin non désiré de dormir qui se manifeste quotidiennement ou presque, en dehors des moments précités et constitue une gêne pour la personne » [1]. Ce besoin peut même être irrésistible. Enfin, la journée peut être entrecoupée par de véritables épisodes d’endormissement, plus ou moins récupérateurs.

Le saviez-vous ? Un Français sur cinq est concerné par la somnolence diurne.

Quelles sont les causes de la somnolence diurne ?

  • Un sommeil insuffisant ou de mauvaise qualité : Longues heures de travail, heures supplémentaires ou horaires de sommeil irréguliers (comme se coucher tard le week-end).
  • Perturbations environnementales : Des facteurs tels qu'un partenaire qui ronfle, un bébé qui se réveille, des voisins bruyants ou un matelas inconfortable peuvent perturber le sommeil.
  • Le travail posté : Le travail de nuit ou les horaires alternés perturbent le rythme circadien, ce qui rend difficile l'obtention d'un sommeil réparateur.
  • Le décalage horaire ou le changement de fuseau horaire : Le fait de voyager d'un fuseau horaire à l'autre perturbe l'horloge interne de l'organisme, ce qui entraîne des troubles du sommeil.
  • Les médicaments : Les médicaments tels que les somnifères, les antihistaminiques, l'alcool ou la caféine peuvent perturber les habitudes de sommeil.
  • Carences en nutriments : Manque de nutriments essentiels, tels que le fer, la vitamine D ou les vitamines B.

La somnolence diurne persistante pourrait également être liée à des problèmes de santé sous-jacents :

  • Problèmes de santé mentale : L'anxiété et la dépression peuvent réduire la qualité du sommeil et contribuer à la somnolence diurne.
  • Troubles psychiatriques : L'hypersomnie psychogène est liée à des troubles tels que les troubles bipolaires ou les troubles anxieux graves.
  • Affections neurologiques : Séquelles d'accidents vasculaires cérébraux, traumatismes crâniens, tumeurs, maladie de Parkinson, sclérose en plaques et maladie d'Alzheimer.
  • Troubles métaboliques et endocriniens : Diabète, maladie rénale chronique, hypothyroïdie et la cirrhose du foie.
  • Maladies infectieuses : Affections telles que la mononucléose infectieuse et l'hépatite.
  • Syndrome de fatigue chronique : Caractérisé par une fatigue extrême qui ne s'améliore pas avec le repos, contribuant à une somnolence constante.
  • Autres pathologies : L'asthme nocturne, le reflux gastro-œsophagien, la fibromyalgie et les douleurs chroniques peuvent entraîner un sommeil fragmenté.
  • Troubles du sommeil : Des troubles tels que la narcolepsie, l'insomnie, l'apnée du sommeil, le syndrome des jambes sans repos et le somnambulisme.

Prenez 3 minutes pour évaluer votre risque d'apnée du sommeil

Comment savoir si c’est pathologique ?

Pour évaluer la somnolence diurne et son impact sur les activités de la vie quotidienne, on utilise souvent l’échelle de vigilance d’Epworth. Cet auto-questionnaire d’évaluation, mis au point en 1991 par un médecin du laboratoire du sommeil d’Epworth à Melbourne (Australie), est une méthode d’investigation subjective. Autrement dit, il s’intéresse au ressenti du patient.

Combien de fois vous assoupissez-vous en journée dans les transports, lors de réunions ou encore en salle d'attente ? Votre score sur l'échelle d'Epworth, basé sur vos réponses à ces questions, évalue cette propension. Un total de 10 points ou plus suggère habituellement une somnolence diurne pathologique.

Comment diagnostiquer la somnolence diurne ?

Le médecin peut, toutefois, préférer explorer l’éventualité d’une somnolence diurne pathologique au moyen d’examens cliniques objectifs. Ces tests de vigilance, qui apportent au professionnel du sommeil des éléments de référence quantifiables, sont :

Le TME

Le test de maintien de l’éveil (TME), également appelé maintenance of wakefulness test (MWT test), vise à évaluer le degré de vigilance du patient, c’est-à-dire sa capacité à se maintenir éveillé dans des conditions propices à l’endormissement [2]. Il s’appuie sur différents paramètres, dont les ondes cérébrales, grâce à un électroencéphalogramme (EEG). C’est principalement ce test qui est utilisé afin d’évaluer une éventuelle somnolence notamment chez les personnes présentant une maladie du sommeil pouvant avoir des conséquences accidentelles (ex: chauffeur poids lourds…).

Le TILE
Les tests itératifs de latence d’endormissement (TILE) servent, quant à eux, à évaluer la propension à s'endormir en journée. Ils consistent à analyser l’activité cérébrale, oculaire et musculaire du patient. Ils sont effectués en journée, à horaires fixes, dans un cadre contrôlé, comme un laboratoire du sommeil.
Habituellement, le patient est invité à faire plusieurs siestes durant la journée.
Il sera, pour cela, installé dans une chambre individuelle plongée dans l'obscurité, en l’absence de tout bruit environnant et confortablement allongé dans un lit.

Le test d’Osler
Lorsqu’il n’est pas possible de pratiquer un TME, un test d’Osler peut être proposé au patient.
Ce dernier consiste en une évaluation simplifiée de la somnolence diurne et dureune quarantaine de minutes. Il ne nécessite pas de pratiquer un électroencéphalogramme et s’appuie sur la réaction comportementale face à un stimulus lumineux [3].

Conséquences lourdes de la somnolence diurne


Le manque chronique de sommeil augmente le risque de diabète, d'obésité et d'autres affections.

La somnolence excessive peut être particulièrement dangereuse pour les jeunes adultes, les travailleurs postés, le personnel médical et les conducteurs de longue distance.

Conseils pour combattre la somnolence

Mangez souvent pour faire le plein d'énergie : Optez pour des repas et des en-cas réguliers et de petite taille afin de maintenir un niveau d'énergie constant.

Bougez : L'exercice physique, ne serait-ce qu'une marche rapide, augmente le niveau d'énergie et aide à réduire la fatigue.

Perdez du poids pour gagner de l'énergie : La perte des kilos superflus peut entraîner des améliorations significatives de l'énergie.

Dormez bien : Accordez la priorité à un sommeil suffisant en adoptant une routine régulière à l'heure du coucher.

Réduire le stress pour augmenter l'énergie : La gestion du stress par des techniques telles que le yoga, la méditation ou la relaxation peut aider à combattre la fatigue.

Supprimez la caféine : Limitez votre consommation de caféine, en particulier l'après-midi et le soir, afin d'améliorer la qualité de votre sommeil.

La thérapie par la parole permet de vaincre la fatigue : La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) ou d'autres thérapies par la parole peuvent aider à gérer la fatigue liée au stress ou à des problèmes de santé mentale.

Faites un bilan de santé : Une fatigue persistante peut être liée à des problèmes de santé sous-jacents ; il convient donc de consulter un médecin si la fatigue persiste.
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Dr Thierry CASTERA, rédacteur médical
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Sources
[2] Arnulf, I., et al., Recommandations de la Société française de recherche et de médecine du sommeil (SFRMS) Procédure de réalisation des tests itératifs de vigilance, Médecine du Sommeil, vol. 5, no 17, septembre 2008, p. 38‑41.
[3] Mazza, S., et al., The Oxford Sleep Resistance Test une mesure simplifiée de la somnolence diurne excessive ». Médecine du Sommeil, vol. 1, no 2, décembre 2004, p. 39‑42.
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