L’éreintant syndrome des jambes sans repos

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Article mis a jour le 06.12.2024
Le syndrome des jambes sans repos est un trouble moteur du sommeil qui provoque des réveils fréquents, des difficultés à se rendormir et des épisodes d’insomnie. Ses causes sont encore mal connues.

Ce trouble sensorimoteur (c’est-à-dire qui concerne à la fois les phénomènes sensoriels et l'activité motrice) perturbe profondément le sommeil des patients concernés.

Qu'est-ce que le syndrome des jambes sans repos ?

Le syndrome des jambes sans repos (SJSR), également connu sous le nom de maladie de Willis-Ekbom, est une affection neurologique qui provoque un besoin incontrôlable de bouger les jambes, généralement le soir ou pendant les périodes de repos. Cette sensation est souvent décrite comme un rampement, un picotement ou une traction et est temporairement soulagée par un mouvement tel que l'étirement ou la marche.

Le syndrome des jambes sans repos touche environ 8,4 % de la population. Parmi celle-ci, 2,5 % des personnes atteintes souffrent de formes sévères, voire très sévères [1]. Cette pathologie apparaît à l’âge adulte [2]. Elle tend à s’aggraver avec le temps [3]. Sa fréquence atteint 30 % chez les plus de 50 ans et 45 % chez les plus de 65 ans [4]. Dans de rares cas, elle peut survenir chez l’enfant ou l’adolescent [5]. Ce trouble sensorimoteur touche plus de femmes (10,8 %) [6] que les hommes (5,8 %).
80 % des patients qui souffrent d’un syndrome des jambes sans repos présentent également un trouble des mouvements périodiques des membres inférieurs, une pathologie caractérisée par des mouvements anormaux des jambes [7], un autre trouble moteur du sommeil.

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Signes et symptômes courants du syndrome des jambes sans repos

Le principal symptôme du syndrome des jambes sans repos (SJSR) est une forte envie de bouger les jambes, souvent accompagnée de sensations inhabituelles.

Vous pouvez également ressentir :

  • Des sensations qui apparaissent après le repos : Les symptômes apparaissent lorsque vous êtes inactif, par exemple lorsque vous restez assis pendant de longues périodes (par exemple, pendant un vol ou en regardant la télévision).
  • Un soulagement par le mouvement : Le fait de bouger les jambes, par exemple en faisant les cent pas ou en s'étirant, soulage temporairement la gêne.
  • Aggravation la nuit : Les symptômes sont plus prononcés le soir ou la nuit, ce qui perturbe souvent le sommeil.

Les symptômes du SJSR peuvent varier en gravité et en fréquence. Dans les cas modérés, les symptômes peuvent apparaître une ou deux fois par semaine, entraînant un retard de sommeil et une légère perturbation de la journée. Les cas graves sont plus fréquents et ont un impact significatif sur le fonctionnement quotidien.

Les sensations provoquées par le syndrome des jambes sans repos (SJSR) peuvent être difficiles à exprimer. Les personnes atteintes du SJSR ne le comparent généralement pas à des crampes musculaires ou à un engourdissement.

Effets du SJSR :

  • Fatigue et épuisement pendant la journée
  • Difficultés de concentration et problèmes de mémoire
  • Changements d'humeur, y compris dépression ou anxiété
  • Diminution de la productivité

Des rémissions, au cours desquelles les symptômes s'atténuent temporairement, peuvent se produire au cours des premiers stades, mais elles deviennent souvent moins fréquentes au fur et à mesure que la maladie évolue.

Qu'est-ce qui provoque la maladie des jambes sans repos ?

Les mécanismes exacts du syndrome des jambes sans repos restent méconnus [8]. Les scientifiques estiment cependant que deux éléments semblent jouer un rôle important :
  • une carence en fer,
  • une carence en dopamine [9].
On sait cependant que dans de nombreux cas, ce trouble moteur du sommeil présente un caractère héréditaire [10]. Plus d’un tiers des patients concernés présentent des antécédents familiaux de syndrome des jambes sans repos. Ce trouble est dit idiopathique lorsque aucun membre de la famille n’est atteint et qu’aucune cause n’est identifiée.

Il est qualifié de secondaire lorsqu’il est associé à trouble ou une situation déclenchant :
  • Insuffisance rénale chronique,
  • Anémie causée par une carence en fer,
  • Diabète,
  • Hypothyroïdie,
  • Fibromyalgie,
  • Sclérose en plaques,
  • Maladie de Parkinson,
  • Grossesse,
  • Prise de certains médicaments (neuroleptiques, anti-dépresseurs, etc),
  • Surpoids, obésité,
  • Consommation d’alcool, de tabac,
  • Stress, fatigue [11].

Comment se faire tester pour le syndrome des jambes sans repos ?

Il n'existe pas de test spécifique pour diagnostiquer le syndrome des jambes sans repos, mais les professionnels de la santé procèdent à une évaluation détaillée pour identifier la maladie. Le diagnostic commence généralement par une discussion sur vos symptômes, vos antécédents médicaux et familiaux. Votre médecin peut vous poser des questions sur la nature de vos sensations dans les jambes, sur le moment où elles se produisent et sur ce qui les soulage.

Un examen physique et neurologique peut être effectué afin d'exclure d'autres affections susceptibles d'imiter le SJSR, telles qu'une neuropathie ou des troubles musculaires. Des analyses sanguines sont souvent demandées pour vérifier la présence d'une carence en fer ou d'autres facteurs déclenchants potentiels tels que les problèmes rénaux ou le diabète.

Dans certains cas, votre médecin peut recommander un test du sommeil (une polysomnographie avec enregistrement vidéo) , en particulier si les symptômes interfèrent de manière significative avec votre repos. Cela peut aider à déterminer si un autre trouble du sommeil, tel que le trouble des mouvements périodiques des membres (TMPM), est également présent.
Les personnes qui souffrent d’un syndrome des jambes sans repos associé à des insomnies présentent un sûr risque de symptômes dépressifs et sont sujettes aux idées suicidaires [13]. Un an après la mise en route d’un traitement personnalisé du syndrome des jambes sans repos, une étude menée sur plus de 500 patients montre que les troubles du sommeil comme les symptômes dépressifs ont nettement régressé. En revanche, la prévalence des idées suicidaires reste inchangée [14].
Le saviez-vous ?

Le traitement du syndrome des jambes sans repos

Le traitement repose sur des mesures hygiéno-diététiques :

  1. Limiter la consommation d’excitants (café, thé, vin),
  2. Pratiquer une activité physique modérée,
  3. Avoir des horaires de coucher et de lever réguliers,
  4. Éviter les activités excitantes (sport, jeux vidéo, …) en soirée ;
  5. Dormir dans une chambre fraîche sans trop se couvrir… [15]

Lorsque la qualité de vie du patient est trop impactée, des médicaments peuvent être prescrits :
  • benzodiazépines hypnotiques pour lutter contre les troubles du sommeil,
  • antalgiques en cas de douleurs,
  • dopaminergiques [16].

Vos questions pratiques

Est-ce que le syndrome des jambes sans repos peut disparaître ?

Les symptômes du SJSR peuvent parfois s'atténuer ou disparaître temporairement, en particulier dans les cas légers ou pendant les rémissions. Cependant, pour de nombreuses personnes, il s'agit d'une affection qui dure toute la vie et qui peut s'aggraver au fil du temps en l'absence de traitement.

Quel est le meilleur médicament contre les jambes sans repos ?

Des médicaments tels que les agonistes dopaminergiques (pramipexole ou ropinirole) sont souvent prescrits pour le SJSR. D'autres options incluent la gabapentine ou des suppléments de fer si la carence est un facteur. Consultez toujours un médecin pour déterminer le traitement le mieux adapté à vos besoins.

Comment les neurologues traitent-ils le syndrome des jambes sans repos ?

Les neurologues traitent généralement le SJSR en s'attaquant aux causes sous-jacentes, telles qu'une carence en fer, et en prescrivant des médicaments tels que des agonistes de la dopamine, des gabapentinoïdes ou des relaxants musculaires. Ils peuvent également recommander des changements de mode de vie pour gérer les symptômes.
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Dr Thierry CASTERA, rédacteur médical
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Sources
[6] F. Tison, A. Crochard, D. Leger et S. Bouee, « Epidemiology of restless legs syndrome in French adults: A nationwide survey: The INSTANT Study », Neurology, vol. 65, n° 2,‎ 26 juillet 2005, p. 239–246 (ISSN 0028-3878 et 1526-632X, DOI 10.1212/01.wnl.0000168910.48309.4a
[9] La dopamine est une substance permettant la transmission de l’information entre les cellules du système nerveux
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