Quel lien entre Сovid long et sommeil ?

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Article mis a jour le 06.09.2024
Principaux enseignements :
  • Une personne sur huit pourrait souffrir d’un Covid long.
  • Une large majorité des malades atteints de Covid long se plaint de troubles du sommeil.
  • L’insomnie est un des symptômes les plus courants du Covid long. Il est également possible de souffrir de troubles respiratoires du sommeil comme l’apnée du sommeil.
L’infection au Covid-19 peut avoir des conséquences inattendues et très variées. À la suite d’une crise aiguë, de nombreux patients souffrent de Covid long et développent des troubles respiratoires du sommeil.

Toutes les conséquences de la pandémie qui a frappé le monde en 2020 ne sont pas encore bien connues. Après avoir récupéré d’une infection aiguë par le SARS-CoV-2 (Covid-19), certains patients continuent de présenter des symptômes physiques, psychologiques et/ou cognitifs. Du fait de la persistance de symptômes dans le temps, on parle alors de Covid long.

Une personne sur huit pourrait souffrir d’un Covid long

Fatigue intense, difficultés respiratoires, douleurs musculaires : d’après les résultats d’une vaste étude conduite aux Pays-Bas, une personne sur huit ayant contracté le Covid-19 se plaint d’au moins un symptôme persistant [1]. La Haute Autorité de Santé (HAS) utilise le terme de « symptômes prolongés suite au Covid-19 » comme dénomination pour ces Covid longs.

Il s’agit des symptômes :
  • qui se manifestent au-delà de quatre semaines après la date présumée de contamination,
  • qui ne peuvent pas être expliqués par une autre maladie.

Le plus souvent, le patient souffre de plusieurs symptômes associés. Ces symptômes peuvent être différents d’un patient à l’autre et d’intensité inégale [2].

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Comment identifier un Covid long ?

La définition du Covid long par la HAS comprend trois éléments.

  1. Un épisode initial symptomatique du Covid-19. Celui-ci aura été par confirmé par un test positif, une sérologie positive, la perte de goût ou d’odorat prolongée et survenue brutalement ou une imagerie thoracique caractéristique. À défaut, cet épisode de Covid-19 peut être suspecté, lorsque surviennent brutalement et dans un contexte épidémique, au moins trois des symptômes suivants : fièvre, céphalée, fatigue, douleur musculaire, essoufflement, toux, douleurs thoraciques, diarrhée, douleur à la déglutition.
  2. La présence d’au moins un des symptômes initiaux au-delà de quatre semaines suivant le début de la phase aiguë de la maladie.
  3. Des symptômes initiaux et prolongés non expliqués par un autre diagnostic sans lien connu avec le Covid-19 [3].

Plus de 20 % des patients présentent des symptômes cinq semaines après les premières manifestations de Covid-19. Après trois mois, plus de 10 % des patients en présentent encore. Ces symptômes sont polymorphes et peuvent évoluer de façon fluctuante sur plusieurs semaines ou mois.

Le saviez vous ? Un Covid long peut être présent chez des personnes ayant fait des formes peu sévères de le Covid-19.

Les troubles du sommeil : un effet Covid vérifié

Fatigue, essoufflement, douleurs thoraciques, troubles du goût et de l’odorat : les symptômes du Covid long peuvent être multiples. Ils peuvent aussi inclure des symptômes digestifs, des troubles cognitifs et même des lésions cutanées [4]. Dans de très nombreux cas, les personnes qui ont eu le Covid présentent des troubles du sommeil.

Les patients évoquent notamment :
  • une mauvaise qualité du sommeil,
  • l’apparition d’insomnies,
  • des micro-éveils,
  • un sommeil perçu comme non réparateur,
  • une hypersomnie dans la journée [5].

Ces troubles sont majorés lorsque le patient a été hospitalisé. Dans une étude réalisée en Tunisie sur 50 patients trois mois après leur infection au SARS-CoV-2, les troubles du sommeil sont présents chez 65 % de patients [6] ! Parmi ceux qui évoquent ces troubles, 80% se plaignent d’insomnies. Il ressort de l’étude que ces troubles sont davantage présents en cas de surpoids, de séjour en réanimation ou lorsque l’hospitalisation s’est étalée sur une longue durée. En revanche, ils ne sont pas corrélés à la gravité de l’atteinte pulmonaire. Enfin, ces troubles du sommeil sont par ailleurs associés à un score de dépression élevé [7].

Une autre étude tunisienne incluant 106 patients aboutit à des chiffres similaires. 68 % des patients présentent des troubles du sommeil [8]. Ces troubles ne préexistaient à l’infection au SARS-CoV-2 que dans 10 % des cas. Ce qui signifie qu’ils sont survenus après l’infection dans 58 % des cas.

Une troisième étude a suivi près de 1000 patients suivis à Cleveland (États-Unis). Plus de trois mois après leur infection au Covid, 41,3 % souffrent de troubles du sommeil modérés à sévères [9].

Plus de la moitié de patients souffrent d’insomnie à des degrés divers :
  • insomnie sévère : 9 %,
  • insomnie modérée : 37
  • insomnie légère : 26 % [10]

D’autres troubles du sommeil affectent plus ou moins la population atteinte de Covid long : diminution des heures du sommeil, difficultés d’endormissement et l’hypersomnie.

Covid et l'insomnie

De plus en plus d'études révèlent que même des cas bénins de Covid peuvent augmenter le risque d'insomnie. Les personnes qui ont contracté le virus font état de difficultés à s'endormir, de réveils au milieu de la nuit et de nuits agitées, même longtemps après leur guérison.

Pourquoi Covid provoque-t-il des insomnies ?

La raison exacte pour laquelle le Covid conduit à l'insomnie n'est pas tout à fait claire, mais les chercheurs pensent que plusieurs facteurs jouent un rôle. Tout d'abord, la réponse immunitaire de l'organisme au virus peut provoquer une inflammation, ce qui peut avoir un impact sur les zones du cerveau responsables de la régulation du sommeil. Deuxièmement, le stress psychologique engendré par la pandémie, tel que la peur, l'anxiété et l'isolement, peut détériorer la qualité du sommeil et empêcher les gens de se détendre suffisamment pour s'endormir.

En outre, le Covid lui-même peut provoquer de la fatigue, ce qui pourrait sembler favoriser le sommeil, mais qui se traduit souvent par des cycles de sommeil perturbés. La fatigue causée par le virus ne garantit pas un repos réparateur et donne souvent l'impression d'être épuisé le lendemain.

Les effets à long terme de l'insomnie induite par COVID

L'insomnie liée à Covid n'est pas seulement un problème à court terme. De nombreuses personnes continuent à souffrir de troubles du sommeil pendant des semaines, voire des mois, après s'être remises du virus. Ce trouble, désormais appelé « COVID-somnie », peut avoir un impact significatif sur le fonctionnement quotidien, entraînant des problèmes de concentration, des changements d'humeur et un risque accru de troubles mentaux tels que l'anxiété et la dépression.

Les effets à long terme de l'insomnie induite par Covid

Si vous avez du mal à dormir après avoir récupéré de Covid, il existe des moyens d'améliorer votre hygiène du sommeil. Maintenir un horaire de sommeil cohérent, limiter le temps passé devant un écran avant le coucher et pratiquer des techniques de relaxation telles que la respiration profonde ou la méditation peuvent vous aider. Une autre approche très efficace est la thérapie cognitivo-comportementale de l'insomnie (TCC), qui vise à identifier et à modifier les pensées ou les comportements qui ont un impact négatif sur le sommeil. La TCC permet d'apprendre aux gens à adopter de meilleures habitudes de sommeil et à réduire l'anxiété à l'heure du coucher.

Si les problèmes de sommeil persistent, il est essentiel de consulter un professionnel de la santé afin d'exclure d'autres conditions sous-jacentes ou d'explorer des traitements potentiels, y compris des séances professionnelles de TCC. Ce type de thérapie est souvent recommandé en cas d'insomnie chronique et peut offrir des solutions à long terme sans avoir recours à des médicaments.

Covid et l'apnée du sommeil

Si le sommeil de ces patients n’est pas ressenti comme étant réparateur [11], c’est peut être aussi parce qu’ils souffrent d’un SAHOS ou syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS). Ce trouble respiratoire du sommeil se caractérise par des arrêts involontaires de la respiration pendant la nuit.

On savait déjà que la présence d’un SAHOS majorait nettement les risques d’hospitalisation et de décès dus à l’infection à Covid-19 [12]. Mais l’apnée du sommeil peut également être une conséquence d’une exposition au SARS-CoV-2 [13].

Or, ce trouble respiratoire du sommeil est fréquent, sous-diagnostiqué et peut passer inaperçu. Le SAHOS a des conséquences particulièrement délétères en matière cardiovasculaire (hypertension artérielle, troubles du rythme cardiaque, etc.) ou encore métabolique (diabète 2 notamment).

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Dr Thierry CASTERA, rédacteur médical
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Sources

[1] Ballering AV, van Zon SKR, de Hartman TC, et al. Persistence of somatic symptoms after COVID-19 in the Netherlands: an observational cohort study. Lancet, 06 août 2022
[2] https://www.ameli.fr/medecin/sante-prevention/pathologies/covid-long-quel-diagnostic-et-prise-en-charge
[3] https://www.gouvernement.fr/actualite/mieux-comprendre-et-prendre-en-charge-le-covid-long
[4] https://www.ameli.fr/medecin/sante-prevention/pathologies/covid-long-quel-diagnostic-et-prise-en-charge
[5] https://www.ameli.fr/medecin/sante-prevention/pathologies/covid-long-quel-diagnostic-et-prise-en-charge
[6] Boubaker N., et al. Évaluation des troubles de sommeil à long terme chez les patients hospitalisés pour pneumopathie à SARS-CoV-2 Rev. Malad. Respir. Actual. 2022 Jan, 14(1): 135
[7] Boubaker N., et al. Évaluation des troubles de sommeil à long terme chez les patients hospitalisés pour pneumopathie à SARS-CoV-2 Rev. Malad. Respir. Actual. 2022 Jan, 14(1): 135.
[8] Maddeh, S. et al., Prévalence des troubles du sommeil au décours de l’infection par la COVID-19, Médecine du Sommeil, Vol. 19, 1, mars 2022, p. 37
[9] Pena-Orbea, C, et al. Sleep Disturbance Severity and Correlates in Post-acute Sequelae of COVID-19, J Gen Intern Med. 2023 avril, 4, p. 1–3.
[10] Maddeh, S. et al., Prévalence des troubles du sommeil au décours de l’infection par la COVID-19, Médecine du Sommeil, Vol. 19, 1, mars 2022, p. 37
[11] Graham EL, Clark JR, Orban ZS, et al, Persistent neurologic symptoms and cognitive dysfunction in non-hospitalized Covid-19 “long haulers.” Ann Clin Transl Neurol 8 (5): 1073–1085, 2021.
[12] Orbea C.P. et al. Association of Sleep-Related Hypoxia With Risk of Covid-19 Hospitalizations and Mortality in a Large Integrated Health System. JAMA Open 2021 ; 4 (11)
[13] https://www.cardio-online.fr/Actualites/Depeches/Au-moins-une-sequelle-survient-chez-14-des-adultes-de-moins-de-65-ans-apres-la-phase-aigue-de-Covid-19