Chez les adultes en bonne santé, le passage de l'état de veille à un sommeil profond fait baisser
la tension artérielle parce que le cœur bat plus lentement. Cependant, chez les patients souffrant d'apnée obstructive du sommeil, cette baisse normale de la tension artérielle ne se produit généralement pas.
Pendant les apnées, la pression artérielle fluctue. Elle baisse légèrement au début,
augmente pendant l'apnée et atteint son maximum lorsque la respiration reprend. Cela entraîne une augmentation globale de la tension artérielle nocturne, comme le montrent les mesures ambulatoires de la tension artérielle.
La principale cause de cette hypertension nocturne
est l'hypoxémie, qui déclenche une vasoconstriction systémique par l'activation du système nerveux sympathique
[3].
Le lien entre le syndrome d'apnée du sommeil et l'hypertension permanente est reconnu depuis des années.
Ces deux affections sont fréquentes chez les personnes obèses. Des recherches récentes, notamment sur des chiens, ont montré que des obstructions répétées des voies respiratoires peuvent provoquer une hypertension permanente, qui peut s'inverser une fois les obstructions éliminées. La fragmentation du sommeil peut à elle seule augmenter la tension artérielle nocturne, mais n'entraîne pas d'hypertension permanente.
Des études ont montré que l'
apnée obstructive du sommeil est un facteur de risque d'hypertension, indépendamment de facteurs tels que l'indice de masse corporelle, le tabagisme,
la consommation d'alcool et
l'âge. Elles ont également mis en évidence une relation "dose-réponse", dans laquelle le risque d'hypertension augmente avec la gravité du SAOS.
Les mécanismes exacts qui relient le SAOS à l'hypertension permanente ne sont pas entièrement compris, mais ils peuvent inclure une augmentation du tonus adrénergique due à une hypoxémie répétée et des modifications de la fonction endothéliale vasculaire, telles qu'une réduction de la vasodilatation dépendante de l'oxyde nitrique et une augmentation de la production d'endothéline-1 et d'adénosine.