Apnée du sommeil et migraine

Article mis a jour le 18.07.2023
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Sommeil et maux de tête entretiennent des relations étroites et complexes. Une céphalée matinale peut être le signe d’une pathologie du sommeil, par exemple un trouble respiratoire. Tout ce qu’il faut savoir pour arrêter de se prendre la tête.

Mal de tête, aux cheveux, migraine, casquette… toute douleur localisée dans la région crânienne porte le doux nom scientifique de « céphalée ». Intenses ou légères, passagères ou présentes pendant plus de 24 heures, les céphalées sont tellement diverses qu’elles font l’objet d’une classification internationale (CIC-2) par la Société internationale des céphalées, approuvée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon cette référence, un simple mal de tête qui se dissipe en quelques heures correspond à une céphalée de tension. Rien à voir avec la migraine, une maladie neurologique qui toucherait 15 % de la population mondiale (20 % des femmes, 10 % des hommes et 5 % des enfants) [1].

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La tête dans un étau

Les migraineux vivent un enfer. Impossible de bouger, de travailler, la douleur est d’une telle intensité qu’elle handicape la vie de 7 millions de Français. Mais de quoi s’agit-il exactement ?
La migraine la plus commune associe un ou plusieurs symptômes. Elle comprend des crises de céphalées qui peuvent durer de 4 à 72 heures sans traitement. Modérée ou sévère, la douleur est généralement unilatérale – elle se manifeste d’un seul côté –, le plus souvent au niveau d’une région temporale ou oculaire. Elle est pulsatile, toujours, et aggravée par des activités physiques de routine telles que les montées ou descentes d'escaliers. En outre, elle s’accompagne parfois de signes digestifs : le sujet peut souffrir de nausées et/ou vomissements. Enfin, elle peut causer des troubles sensoriels :
  • Photophobie : difficulté à supporter la lumière
  • Phonophobie : difficulté à supporter le bruit
  • Osmophobie : difficulté à supporter les odeurs

Chez 20 à 30 % des migraineux, la céphalée s’accompagne de signes neurologiques annonciateurs, des « auras ». Ces dernières s’installent en quelques minutes et disparaissent généralement en moins d’une heure. On en recense quatre formes :
  • Auras visuelles : lumières, tâches ou lignes scintillantes, perte d’une partie du champ de vision
  • Auras sensitives : fourmillements, engourdissements
  • Auras aphasiques : troubles du langage, difficulté à trouver le mot juste, manque de mot
  • Auras motrices : troubles de l’équilibre, vertiges
Dans 90 % des cas, ce sont les auras visuelles qui inaugurent la crise, suivies parfois d’une aura sensitive [2]. On parle alors de migraines ophtalmiques.

Les maux de tête nocturnes

Céphalées et sommeil entretiennent des relations étroites, qui restent complexes et mal comprises. Le manque de sommeil favorise le déclenchement des céphalées comme des migraines [3]. Le changement de pattern de sommeil est également considéré comme un facteur causal [4].
Si les céphalées et les migraines sont souvent moindres pendant qu’on dort [5], elles peuvent cependant interrompre le cours du sommeil, comme le rapportent deux patients migraineux sur trois [6]. Il existe même une céphalée qui ne se déclare que pendant le sommeil – cauchemar ! De courte durée, la céphalée hypnique se déclenche quotidiennement ou presque et généralement à la même heure. Elle est plus fréquente chez les personnes de plus de 50 ans [7].
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Les études épidémiologiques démontrent que les personnes qui souffrent de céphalées et de migraines présentent davantage de pathologies du sommeil comparativement à celles qui n’en souffrent pas [8]. Aussi, les céphalées sont plus fréquentes chez les personnes souffrant de troubles de sommeil [9]. Le cycle infernal…
Les chercheurs ont mis en évidence des liens entre les céphalées et certaines pathologies du sommeil comme les troubles respiratoires obstructifs du sommeil, le syndrome des jambes sans repos, mais aussi les parasomnies ou les hypersomnies.
Les migraines seraient en particulier plus fréquentes chez les malades souffrant de ces pathologies du sommeil [10]. Des comorbidités qui s’expliqueraient par des mécanismes physiopathologiques communs : l’hypothalamus semble jouer un rôle central dans le chevauchement observé entre ces différents troubles et les migraines [11]. Mais les mécanismes neurophysiologiques à l’œuvre restent mal connus.
Apnée du sommeil et mal de tête matinal
Lorsque l'on souffre de maux de tête, il est quasiment impossible de faire comprendre la douleur ressentie à une personne extérieure. Alors que vous supportez des céphalées fréquentes, vos proches ne semblent pas appréhender la fatigue psychologique que vous ressentez. Qu'il s'agisse de vos collègues de travail, des membres de votre famille ou d'amis proches, vous pouvez vivre leur incompréhension comme un rejet, ce qui peut vous amener à vous replier sur vous-même et/ou à traverser un épisode dépressif.
Le mal de tête au réveil n’est pas un phénomène isolé. Ce qu’on appelle les céphalées matinales sont plus fréquentes chez les plus de 50 ans [12]. Il peut s'agir d’une simple céphalée de tension, voire d’une céphalée cervicogénique. Mais il est possible que ce mal de tête soit le symptôme d’un trouble respiratoire du sommeil. En effet, chez l’enfant, comme chez l’adulte, les céphalées matinales sont associées aux troubles respiratoires durant le sommeil tels que ronflements et, surtout, au syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) [13], [14]. Pour en savoir plus sur l’apnée du sommeil et ses conséquences en matière de santé, c’est ici.

La céphalée liée à l’apnée du sommeil serait en lien direct avec l’hypoxémie et l’hypercapnie causée par le SE-SAOS [15], [16]. Cette céphalée, qui dure entre 30 minutes et 4 heures, s’exprime au lever. Elle est décrite comme une pression bilatérale, sans nausée, photophobie ou phonophobie [17]. Lorsque le SAHOS est correctement traité, ces céphalées disparaissent ou s’atténuent nettement [18]. Or, l’apnée est un trouble beaucoup plus fréquent qu’on ne le croit et sous-diagnostiqué. Près de 5 % des Français souffrent de SAHOS [19], [20], qui se manifeste par des arrêts involontaires de la respiration pendant la nuit. Seuls 2,4 % de Français ont reçu un diagnostic d’apnée du sommeil. Et seuls 15 % d’entre eux ont pu bénéficier d’un enregistrement du sommeil.

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Sources
[2] Russell MB, Olesen J. A nosographic analysis of the migraine aura in a general population. Brain. 1996 Apr;119 ( Pt 2): p. 355-61.
[3] Olson KA. Pain and Sleep: Understanding the interrelationship. Pract Pain Management 2014; p.9.
[4] Rains JC, Poceta JS. Headache and sleep disorders: Review and clinical implications for headache management. Headache 2006;46, p.1344-1361
[5] Donnet A. , Vecchierini b, M.-F., Céphalées primaires et troubles du sommeil (2013), Médecine du sommeil, janvier 2013, vol 10 - N° 1, p. 12-18
[6] Engstrom M, Hagen K, Bjork M, Gravdahl GB, Sand T. Sleep-related and non-sleep-related migraine: Interictal sleep quality, arousals and pain thresholds. J Headache Pain 2013;14:p.68.
[7] Bruni O, Russo PM, Violani C, Guidetti V. Sleep and migraine: An actigraphic study. Cephalalgia. 2004;24:134-139.
[8] Rains JC, Poceta JS. Headache and sleep disorders: Review and clinical implications for headache management. Headache 2006;46, p.1344-1361.
[9] Kelman L, Rains JC. Headache and sleep: Examination of sleep patterns and complaints in a large clinical sample of migraineurs. Headache 2005;45: p.904-910.
[10] Donnet A. , Vecchierini b, M.-F., Céphalées primaires et troubles du sommeil (2013), Médecine du sommeil, janvier 2013, vol 10 - N° 1, p. 12-18
[11] Donnet A. , Vecchierini b, M.-F., Céphalées primaires et troubles du sommeil (2013), Médecine du sommeil, janvier 2013, vol 10 - N° 1, p. 12-18
[12] Smitherman TA, Walters AB, Davis RE, et al. Randomized controlled pilot trial of behavioral insomnia treatment for chronic migraine with comorbid insomnia. Headache 2016;56: p. 276-291.
[13] Vendrame M, Kaleyias J, Valencia I, Legido A, Kothare SV. Polysomnographic findings in children with headaches. Pediatr Neurol 2008;39: p.6-11
[14] Loh NK, Dinner DS, Foldvary N, Skobieranda F, Yew WW. Do patients with obstructive sleep apnea wake up with headaches? Arch Intern Med 1999;159: p. 1765-1768
[15] Jensen R, Olsborg C, Salvesen R, Torbergsen T, Bekkelund SI. Is obstructive sleep apnea syndrome associated with headache? Acta Neurol Scand 2004;109: p.180-184
[16] Kristiansen HA, Kvaerner KJ, Akre H, Overland B, Russell MB. Migraine and sleep apnea in the general population. J Headache Pain. 2011;12: p. 55-61
[17] Headache Classification Committee of the International Headache Society. International classification of headache disorders 3rd edition (beta version). Cephalalgia 2013;33: p.629-808
[18] Suzuki K, Miyamoto M, Miyamoto T, et al. Sleep apnoea headache in obstructive sleep apnoea syndrome patients presenting with morning headache: comparison of the ICHD-2 and ICHD-3 beta criteria. J Headache Pain 2015;16: p. 56-62
[19] 4, 9 % de personnes déclarent souffrir d’un SE-SAHOS, Le syndrome d’apnée du sommeil en France : un syndrome fréquent et sous-diagnostiqué, C. Furhman et al., BEH 44-45, 20 novembre 2012, p. 511.
[20] L’apnée obstructive du sommeil (SAOS) constituent la très grande majorité des apnées du sommeil, loin devant l’apnée centrale du sommeil (ACS)
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Dr Thierry CASTERA, rédacteur médical
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