Apnée du sommeil : quels sont les effets secondaires de machine PPC ?

Article mis a jour le 11.07.2024

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Comme n’importe quel dispositif médical, le traitement par PPC peut induire des effets secondaires : claustrophobie, irritations, sécheresse de la bouche ou du nez… Certains patients tolèrent mal les masques PPC, et les médecins du sommeil prennent ces difficultés très au sérieux. En effet, un masque peu adapté risque d’être insuffisamment porté, et donc d’être inefficace.

Le traitement par PPC est le traitement de référence pour l’apnée du sommeil

À long terme, l’apnée du sommeil, aussi appelée syndrome d'apnées obstructives du sommeil ou SAHOS, augmente la mortalité et plus particulièrement la mortalité de cause cardiovasculaire. Les patients souffrants de ce trouble doivent donc impérativement être traités.
Le choix du traitement se définit en fonction des symptômes et de la sévérité du syndrome, qui est mesuré par l’indice d’apnées-hypopnées (IAH).
Le traitement de référence est la ventilation nasale par pression positive continue (PPC), qui consiste à porter pendant la nuit un masque positionné sur le nez et/ou la bouche. Ce dernier fournit un débit continu d'air pressurisé pour maintenir les voies respiratoires ouvertes durant le sommeil du dormeur.

L'appareil d'apnée du sommeil peut-il provoquer un cancer ?

Des inquiétudes concernant les appareils de PPC causant le cancer sont apparues en raison de problèmes liés à certains modèles de Philips. En juin 2021, Philips a rappelé certains appareils parce que la mousse d'insonorisation de ces machines pouvait se dégrader et libérer des composés potentiellement nocifs. Cependant, les données actuelles ne prouvent pas que l'utilisation de ces appareils augmente le risque de cancer. Les autorités sanitaires, dont l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé), mènent une enquête plus approfondie pour comprendre tout risque potentiel [1]. Pour le 30 avril 2024, Philips a conclu un accord de règlement de 1,1 milliard de dollars pour les procès concernant les appareils de PPC, mais n'a pas admis de faute ou de responsabilité. Si vous utilisez un appareil Philips concerné, il est important de suivre la procédure de rappel pour le remplacer. Soyez assuré que des experts médicaux surveillent tous les appareils de PPC pour en garantir la sécurité.
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Les masques PPC sont-ils dangereux pour la santé de leurs usagers ?

« Porter un masque… la nuit... Mais toute la nuit, toutes les nuits » ?
Ces interrogations sont légitimes. Certes, la ventilation par PPC est efficace contre l’ensemble des conséquences délétères du SAHOS, mais à condition que le masque soit porté régulièrement et au moins 4 heures par nuit.

« Le masque, un traitement efficace et sans risque ? Je fonce ! Où peut-on l’acheter ? »
Minute papillon ! La mise à disposition des appareils de ventilation par PPC est assurée par un prestataire de service au domicile du patient. Ces machines, comme tous les dispositifs médicaux, ne sont pas dépourvus d’effets secondaires. En clair, on ne peut pas dire qu’ils soient complètement « sans risque ».

Parmi les effets indésirables les plus fréquents, on retrouve :

  • Irritation de la peau, des yeux et des voies respiratoires,
  • Réaction inflammatoire,
  • Réaction allergique,
  • Aérophagie,
  • Maux de tête,
  • Asthme.
Bon à savoir : N’hésitez pas à aller sur les forums d’utilisateurs de masques PPC sur Internet et les réseaux sociaux. Vous pourrez échanger avec des personnes dans votre situation, demander des conseils et, sans doute, trouver des solutions.

Le traitement par PPC peut-il exposer à des effets secondaires ?

« D’accord, mais l’affaire Philips reste une exception. En dehors des défauts de fabrication, les masques peuvent-ils présenter des effets secondaires ? »

Oui, absolument, les masques PPC peuvent induire des effets secondaires, et ceux-ci sont d’ailleurs responsables de nombreux problèmes d’observance thérapeutique [2]. En clair, les patients concernés ne portent pas assez longtemps, ni assez souvent leur masque PPC en raison des gênes occasionnées par le port de ce dernier.

Parmi les effets secondaires les plus fréquents, on retrouve :

  • La claustrophobie,
  • Des marques laissées par le masque sur le visage, visibles au matin, ainsi que des irritations cutanées,
  • Une sécheresse des muqueuses nasales et buccales,
  • Une sécheresse oculaire, larmoiement, conjonctivite.
  • De l’aérophagie, des ballonnement,
  • Des difficultés psychologiques.
Les patients claustrophobes ont souvent du mal à supporter un dispositif PPC [3], et plus particulièrement le masque facial qui diffuse l’air vers le nez et la bouche. Ils opteront sans doute plus volontiers pour le minimalisme d’un masque narinaire qui offre l’avantage de laisser le nez et la bouche complètement découverts.

Les principaux inconvénients des masques PPC

D’après une enquête réalisée par Alliance Apnées du Sommeil entre juillet et septembre 2021 [4], les marques sur le visage font partie des problèmes les plus fréquents chez les patients utilisant un masque PPC régulièrement (76,8 % des patients).
Il convient donc de vérifier que le masque choisi est bien adapté à votre anatomie et que les liens ne sont pas trop serrés.

La sécheresse des muqueuses nasales et buccales, provoquée par le dispositif PPC, constitue également un phénomène courant. Cette dernière peut être contrôlée par l’adjonction d’un humidificateur intégré à l’appareillage sur demande du patient. L’humidification de l’air permet d’éviter l’apparition de rhinites [5].

Des yeux secs ou au contraire larmoyants, voire une conjonctivite, peuvent être le signe de fuite d’air sur le masque. 90,3% des patients utilisant un masque PPC de manière régulière expérimentent ces dernières [6].
Si le niveau de fuite d’air du masque est significatif, le bruit de la machine, qui est généralement minime, peut par ailleurs gêner le dormeur.

Un réglage de pression inadapté de l’appareil ou encore des difficultés à l’expiration, avec l’apparition d’un syndrome d’hyper ventilation, peuvent être à l’origine de phénomènes d’aérophagie ou d’aérogastrie (de ballonnements).

Enfin, un aspect moins discuté, mais significatif, est la difficulté psychologique que certains peuvent éprouver à l'idée de dépendre d'une machine pour leur bien-être et leur santé. Le soutien du conjoint ou du partenaire est par ailleurs essentiel. Certains patients peuvent, au début du traitement, passer par une phase un peu perturbante : remise en cause de son image, perte d’estime de soi
Attention à ne pas minimiser ces ressentis, qui sont parfaitement normaux. Ils disparaîtront si vous êtes bien accompagné par votre entourage, votre médecin du sommeil, et, le cas échéant, un thérapeute. Si vous vous contentez de les étouffer, ils risquent au contraire de persister et de vous conduire à abandonner le traitement au bout de quelques mois.

« Et est-ce qu’il y a d’autres effets secondaires plus grave Docteur ? ».
Parmi les complications potentielles du traitement par PPC, certains effets secondaires importants, bien que très rares, ont été répertoriés, notamment :

  • Les saignement de nez,
  • Le pneumothorax (accumulation de gaz dans la cavité pleurale),
  • Le trouble du rythme cardiaque.
Le saviez-vous ? D’après les chiffres de la Fédération française des associations et amicales des malades insuffisants ou handicapés respiratoires (FFAAIR), environ un million de personnes sont traitées par PPC en France: 70% d’hommes et 30% de femmes.

Les solutions alternatives

Si, malgré tous les réglages effectués, votre masque vous semble toujours inconfortable et intolérable : pas de panique. Il existe un traitement alternatif contre l’apnée du sommeil : l’orthèse d’avancée mandibulaire (OAM).

Ce dispositif peut être prescrit en cas d’intolérance au traitement par PPC. Il est également prescrit en première intention en cas d’apnée du sommeil modérée (c’est-à-dire lorsque l’IAH est compris entre 15 et 30) et en l’absence de maladie cardiovasculaire grave associée. Dans ce cas, l’OAM est en effet plus efficiente que le dispositif de PPC.

Enfin, des interventions chirurgicales peuvent être envisagées en fonction des particularités anatomiques du patient, et de la sévérité et de la cause de son SAHOS : chirurgie du palais, de la mâchoire, de la langue.
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Sources
[2] Reynard C-J, Pression positive continue : un traitement pour le long terme, Revue Médicale Suisse, mai 2019, Pneumologie, n°203
[3] Edinger JD, Radtke RA. Use of in vivo desensitization to treat a patient’s claustrophobic response to nasal CPAP. Sleep 1993, Vol.16, p.678-80.
[4] Alliance Apnées du Sommeil, Masque de PPC, Comment vivez-vous avec ? https://www.allianceapnees.org/wp-content/uploads/2022/02/
[5] Reynard C-J, Pression positive continue : un traitement pour le long terme, Revue Médicale Suisse, mai 2019, Pneumologie, n°203
[6] Alliance Apnées du Sommeil, Masque de PPC, Comment vivez-vous avec ? https://www.allianceapnees.org/wp-content/uploads/2022/02/
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