Les bienfaits méconnus de la sieste

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Article mis a jour le 23.12.2024
La sieste a des bienfaits reconnus sur la santé, la productivité et est particulièrement recommandée en cas de dette de sommeil. Cependant, les siestes courtes sont davantage recommandées par les spécialistes du sommeil.

C’est un droit inscrit dans la constitution de la Chine par le président Mao lui-même en 1948 : la sieste ! Les travailleurs de la République Populaire ne sont d’ailleurs pas les seuls à avoir droit à un temps de repos dans la journée.

La science derrière la sieste

La sieste n'est pas seulement un moyen de rattraper le sommeil perdu ; c'est un mécanisme naturel ancré dans la biologie humaine. Les recherches montrent que notre corps connaît une baisse de vigilance et d'énergie en début d'après-midi, souvent appelée « baisse de régime post-déjeuner ». Ce phénomène est dû à l'horloge interne du corps, ou rythme circadien, qui régit notre cycle veille-sommeil. Les scientifiques ont découvert que même une courte sieste de 10 à 20 minutes peut améliorer les performances cognitives sans provoquer de somnolence, tandis que des siestes plus longues, de 60 à 90 minutes, peuvent favoriser un repos plus profond et aider à la créativité et à la résolution de problèmes. La sieste contribue également à réduire le stress et favorise la santé cardiovasculaire en abaissant la tension artérielle. Compte tenu de ces avantages, il est clair que la sieste n'est pas une simple pause, mais un moyen scientifiquement prouvé d'améliorer le bien-être général.

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Les bienfaits de la sieste

La sieste réduit les effets d'un sommeil insuffisant

Pourtant réputées pour tabler sur la productivité de leurs employés, les entreprises japonaises favorisent l’inemuri, une micro-sieste d’une quinzaine de minutes qui se pratique assis à son bureau. L’inemuri est réputé régénérer les forces de travailleurs qui peuvent passer plus de 10 heures par jour à leur travail. Pour remédier à cette dette de sommeil, certaines entreprises comme Mitsubishi mettent d’ailleurs en place des salles de sieste.
Si la sieste a une importance tellement stratégique, c'est que les Japonais sont au sein des nations industrialisées parmi ceux qui dorment le moins. La durée moyenne de leurs nuits culmine à 4,87 heures [1]. Ce n’est que grâce aux siestes diurnes effectuées de jour au bureau, mais aussi dans les transports publics, qu’ils atteignent une durée de sommeil totale de 6,15 heures, bien en deçà dès 7,15 heures de sommeil que nous connaissons en France [2].

La sieste stimule la productivité

Parmi les amateurs de sieste les plus célèbres, on trouve de nombreuses personnalités comme Napoléon, Winston Churchill, John F. Kennedy, Albert Einstein, etc.
La sieste a en effet la réputation d’avoir un effet plus que positif sur la productivité des dormeurs.
Elle permet d’augmenter :
  • la vigilance,
  • les performances cognitives,
  • la mémorisation,
  • la productivité [3].

En outre, elles diminuent la somnolence diurne et le risque de burn-out et augmentent, de ce fait, la sécurité au travail, notamment pour les travailleurs de nuit ou à horaires décalés [4].

La sieste est bénéfique pour la santé

La sieste est connue pour ses effets bénéfiques sur la santé. Elle diminue les risques de :
Ces moments volés à notre activité diurne, cérébrale et physique ont également des effets bénéfiques reconnus sur notre système immunitaire [7].

Quels sont les inconvénients de la sieste ?

Si la sieste présente de nombreux avantages, elle n'est pas sans inconvénients. L'un des problèmes les plus courants est l'inertie du sommeil, c'est-à-dire la sensation d'être groggys et désorientés après une sieste, en particulier si elle est trop longue ou si elle a lieu pendant un sommeil profond. Cette inertie peut altérer les fonctions cognitives et rendre plus difficile la reprise des tâches quotidiennes.

Des siestes fréquentes ou longues peuvent perturber le sommeil nocturne, entraînant des difficultés à s'endormir ou à rester endormi. Cette situation est particulièrement problématique pour les personnes qui souffrent déjà d'insomnie ou d'un sommeil irrégulier. Faire la sieste à des heures irrégulières ou trop tard dans la journée peut également perturber l'horloge interne du corps, ce qui complique encore les habitudes de sommeil.

En revanche, hors privation de sommeil, les siestes longues (supérieures à une heure) peuvent se révéler contreproductives. Elles peuvent notamment augmenter de risque de développer une pathologie coronarienne ou un diabète [8]. Une étude menée en France a révélé que les siestes sont plus fréquentes chez les personnes souffrant d'anxiété, de dépression, d'obésité, d'hypertension artérielle et de diabète de type 1 ou de type 2 [9].

On ne sait pas encore exactement quel est l'impact des siestes sur la santé globale. Le lien entre les siestes diurnes et la qualité ou la durée du sommeil nocturne est encore mal connu.

Conseils pour une meilleure sieste

  1. Quelle est la durée idéale d'une sieste ?
En général, la meilleure durée de sieste pour les adultes est d'environ 20 minutes et pas plus de 30 minutes. Elles ne perturbent pas le rythme circadien. Le dormeur n’a pas le temps d’entrer en sommeil lent profond. Il se réveille alerte et peut reprendre ses activités rapidement. Il s’agit notamment de :
  • La sieste flash d’une durée inférieure à 5 minutes. Elle permet d’améliorer la mémoire et l’attention.
  • La micro-sieste d’une durée de 15 à 20 minutes. Elle correspond à du sommeil lent léger et permet d’améliorer la vigilance.

Les siestes longues sont davantage préconisées pour les personnes en dette de sommeil, comme les travailleurs de nuit ou les personnes en horaires décalés. C’est notamment le cas de la sieste de 90 minutes qui permet au dormeur de parcourir un cycle entier de sommeil.

2. Quand faire la sieste ?

Le meilleur moment pour faire une sieste se situe généralement en début d'après-midi, entre 13 et 15 heures. Pendant cette période, votre corps connaît naturellement une baisse d'énergie, ce qui facilite l'endormissement.

3. Où faire la sieste ?

Recherchez un endroit calme et confortable où vous ne serez pas dérangé. Un fauteuil inclinable, un canapé ou même un coin confortable dans votre voiture (si elle est garée en toute sécurité) peuvent faire l'affaire. Si vous êtes au travail ou dans un lieu public, pensez à utiliser un oreiller de voyage ou un masque pour les yeux afin de rendre l'environnement plus propice à la sieste. L'endroit doit être frais, sombre et bien ventilé pour vous aider à vous détendre rapidement. Évitez les endroits bruyants ou trop lumineux, car ils peuvent perturber votre repos.

4. Quand faut-il se préoccuper des siestes ?
Si vous avez l’impression tenace de ne pas avoir un sommeil suffisamment récupérateur, de manquer d’énergie et de ressentir des somnolences pendant la journée, votre sommeil de nuit est sûrement de mauvaise qualité. Ce peut être des signes évocateurs d’apnée du sommeil, un trouble respiratoire fréquent aux effets néfastes sur la santé. Remplir le questionnaire médical. Chez Sleep Doctor, nous avons développé un parcours de diagnostic rapide. Test gratuit et consultation remboursée.
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Sources
[1] Caillet, C. Nuit japonaises, anthropologie de la nuit, Société d’ethnologie (2018), P15-54
[2] Caillet, C. Nuit japonaises, anthropologie de la nuit, Société d’ethnologie (2018), P15-54
[3] S. Oriyama. The effects of a 120 minutes nap on sleepiness, fatigue and performance during 16 hours night shift : a pilot study. J Occup Health 2019; 61 : 368-77.
[4] C. Boyer, S. d’Esparbes. Thèse. Effets d’une sieste post prandiale courte sur la vigilance. Etude SIEST’enBUS. (2018) Dumas
[5] A. Naska et al. Siesta in healthy adults and coronarymortality in the general population. Arch Intern Med 2007; 167, p. 296-301
[6] F. Dutheil et al. Effects of a short daytimenap on the cognitive performance : a systématic review and métaanalysis. Int J Environ res Public Health (2021), 18, p. 10212.
[7] B. Farautet al. Napping reverses the salivary IL6. J Clin Endocrinol Metbolism (2015), 100, p.416-26
[8] V. Yaweiguo et al. The association between day time napping and riskof diabetes: a systématic review and metaanalysis of observationnal study. Sleep med (2017); 37, p. 105-12.