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Faut-il laisser dormir une personne dépressive ?

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05.12.2024

Principaux enseignements :

Un manque ou un excès de sommeil peut aggraver la dépression, d'où l'importance d'avoir des habitudes de sommeil saines.
Des siestes fréquentes, en particulier pour échapper aux émotions, peuvent indiquer un épuisement émotionnel et nécessiter un soutien professionnel.
Une routine de sommeil cohérente, un environnement calme à l'heure du coucher et la gestion du stress peuvent améliorer à la fois la qualité du sommeil et l'humeur.

Lorsqu'une personne souffrant de dépression dort beaucoup, il est naturel de se demander si cela l'aide ou si cela aggrave sa situation. Le sommeil est essentiel à la santé mentale, mais un excès - ou des siestes faites pour échapper aux émotions - peut révéler des difficultés plus profondes.

La dépression perturbe souvent les habitudes de sommeil, causant de l'insomnie ou une somnolence excessive. Si le sommeil peut donner l'impression d'une pause pour échapper à des émotions accablantes, il n'est pas toujours réparateur et peut parfois aggraver la fatigue et l'humeur basse.

Le lien entre le sommeil et la santé mentale

Le sommeil et la santé mentale sont profondément liés et s'influencent mutuellement de manière significative. Les adultes ont besoin d'au moins 7 heures de sommeil par nuit pour maintenir leur équilibre émotionnel, leur clarté de pensée et leur santé globale. Lorsque le sommeil est perturbé, il peut contribuer à des sentiments d'irritabilité, de mauvaise humeur et de stress. De même, les problèmes de santé mentale tels que la dépression affectent souvent la qualité et les habitudes de sommeil.

Pour de nombreuses personnes, l'excès de sommeil ou la difficulté à maintenir des habitudes de sommeil régulières peuvent être liés à la dépression. Des études montrent qu'entre 65 % et 90 % des adultes souffrant de dépression majeure présentent une forme ou une autre de dysfonctionnement du sommeil, comme l'insomnie ou une somnolence diurne excessive [1]. Un comportement souvent évoqué dans ce contexte est la « sieste dépressive ». Ce terme décrit l'acte de faire une sieste pour faire face à des sentiments de tristesse ou de manque d'énergie. Bien qu'une courte sieste puisse parfois aider à rétablir les niveaux d'énergie, le fait de compter systématiquement sur de longues siestes pour se sentir mieux peut être le signe d'un problème sous-jacent.

Différences entre les siestes liées à la dépression et les autres habitudes de sommeil

La dépression peut entraîner un sentiment de fatigue et de démotivation, ce qui conduit parfois à faire de longues siestes pendant la journée. Bien que les siestes en elles-mêmes ne soient pas toujours nocives, les siestes liées à la dépression peuvent perturber les habitudes de sommeil et rendre les choses plus difficiles à gérer. Mais il est important de noter que toutes les siestes ne sont pas liées à la dépression - parfois, elles sont simplement une réponse aux exigences de la vie ou à des problèmes de santé. Voici en quoi les siestes liées à la dépression diffèrent des autres habitudes de sommeil :

Pourquoi les gens font-ils de longues siestes ?

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Burn-out ou épuisement
La vie peut devenir écrasante. Qu'il s'agisse de longues heures de travail, de responsabilités familiales ou d'un trop grand nombre de tâches à accomplir, nous nous heurtons parfois à un mur. Dans ce cas, faire une sieste peut sembler être le seul moyen de se ressourcer. L'épuisement professionnel peut amener n'importe qui à se sentir épuisé, qu'il souffre de dépression ou non. Mais si les siestes s'accompagnent d'autres symptômes, comme le fait de se sentir constamment déprimé ou de perdre tout intérêt pour les choses que l'on aime, il peut être utile de se demander si la dépression ne fait pas partie du tableau.

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Troubles du sommeil
Les troubles du sommeil tels que l'insomnie ou l'apnée du sommeil peuvent vous laisser un sentiment d'épuisement, quel que soit le nombre d'heures que vous passez au lit. Ces troubles sont souvent associés à la dépression, mais ils ne vont pas toujours de pair. Les siestes diurnes sont peut-être simplement une façon pour votre corps d'essayer de rattraper le temps perdu.

En France, environ 3 millions de personnes souffrent d'apnée du sommeil [2]. Cette maladie se traduit par des arrêts et des redémarrages répétés de la respiration pendant le sommeil, ce qui rend difficile un sommeil réparateur. Les symptômes de l'apnée du sommeil sont les suivants : ronflements bruyants, manque d'air au réveil, somnolence diurne excessive et maux de tête le matin. Si vous ou une personne de votre entourage présente ces symptômes, il est conseillé d'en parler à un médecin.

Le saviez-vous ?

Prenez 3 minutes pour évaluer votre risque d'apnée du sommeil

Signes de dépression lors des siestes
Il peut être difficile de déterminer si les siestes sont liées à la dépression ou à une fatigue normale. Voici quelques indices :

D'autres symptômes de dépression sont présents : une tristesse constante, un manque de motivation et des changements au niveau de l'appétit ou de l'énergie peuvent indiquer une dépression.
Difficultés à dormir la nuit : la dépression provoque souvent des insomnies ou des difficultés à rester endormi, ce qui peut vous amener à faire des siestes pendant la journée.
Les siestes ne s'améliorent pas avec de meilleures habitudes de sommeil : si vous ressentez toujours le besoin de faire une sieste après avoir adopté une routine de sommeil plus saine, cela pourrait indiquer que la dépression est la cause sous-jacente.

La sieste

Les siestes sont courantes et peuvent être influencées par des facteurs tels que la santé et les habitudes quotidiennes. Elle est particulièrement fréquente chez les personnes souffrant de maladies chroniques telles que l'obésité, l'hypertension, le diabète, la dépression et l'anxiété. Les siestes peuvent être rafraîchissantes, mais leurs effets dépendent du moment et de la durée.

Siestes utiles : les siestes courtes (20 à 30 minutes) peuvent améliorer la concentration, réduire le stress et augmenter l'énergie [3].
Siestes néfastes : les siestes plus longues, en particulier l'après-midi ou le soir, peuvent provoquer un état de somnolence (appelé « inertie du sommeil ») et perturber le sommeil nocturne.

La raison pour laquelle les gens font la sieste a également son importance. Les siestes intentionnelles, prévues pour se ressourcer, sont généralement plus bénéfiques que les siestes involontaires, qui peuvent être le signe d'un épuisement ou de mauvaises habitudes de sommeil. Les longues siestes font souvent suite à une mauvaise nuit de sommeil, tandis que les courtes siestes risquent moins de perturber votre routine de sommeil.

Causes des siestes de dépression

Les siestes pour dépression sont souvent un moyen de faire face à un sentiment d'épuisement ou de mauvaise humeur. Bien que cela puisse sembler une solution rapide, les raisons de ces siestes peuvent varier. Pour certains, il s'agit d'une fatigue physique due à un sommeil perturbé. Pour d'autres, il s'agit d'un épuisement émotionnel lié au poids de la dépression.

Il est intéressant de noter que les personnes souffrant de dépression peuvent se sentir à la fois fatiguées et alertes, ce qui les empêche de dormir, même pendant la journée. Ce décalage peut ajouter à la frustration et renforcer le cycle de la fatigue.

Faire face aux siestes liées à la dépression

Si vous vous rendez compte que vous avez besoin de faire des siestes pour passer la journée, cela vaut la peine d'examiner de plus près les causes de ce phénomène. S'attaquer aux causes profondes de ces siestes peut faire une réelle différence. Si vous travaillez déjà avec un thérapeute ou un médecin, ils peuvent vous orienter vers des stratégies telles que la thérapie, les médicaments ou les deux pour traiter la dépression sous-jacente. Si le problème semble davantage lié à vos habitudes de sommeil, un spécialiste du sommeil peut vous aider à élaborer un plan pour améliorer votre repos nocturne.

Voici quelques moyens simples et pratiques d'adopter des habitudes de sommeil plus saines et de réduire le besoin de faire des siestes pendant la journée :

Établissez un horaire de sommeil cohérent : essayez de vous coucher et de vous réveiller à la même heure tous les jours, même le week-end. Votre corps se nourrit de la routine.
Créez un rituel de relaxation à l'heure du coucher : des activités telles que la lecture, des étirements doux ou l'écoute d'une musique apaisante peuvent aider à signaler à votre corps qu'il est temps de se détendre.
Faites de votre chambre à coucher un espace propice au sommeil : gardez-la fraîche, sombre et calme, et investissez dans une literie confortable.
Limitez le temps passé devant un écran : éteignez votre téléphone, votre télévision et tout autre écran au moins 30 minutes avant de vous coucher. La lumière peut inciter votre cerveau à rester éveillé.
Faites attention à vos habitudes du soir : évitez les repas copieux, la caféine ou l'alcool trop près de l'heure du coucher, car ils peuvent nuire à votre sommeil.
Soulagez votre stress : pensez à la pleine conscience, à la rédaction d'un journal ou à des exercices de respiration pour vous aider à vous détendre avant de dormir.

Questions fréquentes

Une personne dépressive dort-elle beaucoup ?

Pas toujours. Alors que certaines personnes souffrant de dépression dorment excessivement (un symptôme appelé hypersomnie), d'autres luttent contre l'insomnie. Les deux schémas peuvent perturber le bien-être général. L'excès de sommeil peut être un moyen d'échapper à la tristesse ou à la fatigue, mais ce n'est pas le cas pour toutes les personnes souffrant de dépression.

Comment se lever le matin quand on est déprimé ?

Commencez par de petites choses et soyez gentil avec vous-même. Réglez une alarme et placez-la loin de votre lit pour encourager le mouvement. Établissez une routine matinale que vous aimez, comme prendre un café ou faire une promenade rapide. Diviser les tâches en étapes gérables peut aider à réduire le sentiment d'accablement.

Qu'est-ce qui aggrave la dépression ?

Plusieurs facteurs peuvent aggraver la dépression, notamment les mauvaises habitudes de sommeil, le manque de routine, l'isolement, le stress élevé et la négligence des soins personnels. L'alcool, les drogues et les mauvaises habitudes alimentaires peuvent également y contribuer. Il est important de rechercher un soutien, que ce soit par le biais d'une thérapie, de la communauté ou des proches, afin d'éviter que la dépression ne s'aggrave.

Sources

[1] https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-04237682/file/pdf

[2] https://www.midilibre.fr/apnee-du-sommeil-3-millions

[3] https://www.euphytosegamme.fr/sendormir-et-bien-dormir

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Dr Thierry CASTERA, rédacteur médical

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