Vieillir et bien dormir

19.02.2024

Auteur du texte: L'équipe SleepDoctor

Avec l’âge, la qualité du sommeil tend à s’altérer. Bien que le sommeil se modifie à mesure que l’on vieillit, il reste possible de conserver un sommeil de qualité.

L’heure de la retraite a sonné. À vous les nuits paisibles sans programmer de réveil, les grasses matinées à répétition, les siestes au creux du transat… Pas si sûr. Avec l’âge, on tend à dormir moins bien. Ou du moins, on dort différemment, ce qui peut nécessiter un travail d’adaptation.

Les composantes d’un sommeil de qualité

De nombreux paramètres permettent de caractériser la qualité de notre sommeil :
  • le temps écoulé entre l’extinction de la lumière et l’endormissement, que les scientifiques qualifient de latence d’endormissement,
  • la durée totale du sommeil,
  • le rapport entre le temps total du sommeil et le temps passé au lit, c’est-à-dire l’efficacité du sommeil,
  • le nombre de micro-éveils [1].
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Dr Thierry CASTERA, médecin du sommeil

Faire la sieste pour doper sa productivité

Parmi les amateurs de sieste les plus célèbres, on trouve de nombreuses personnalités comme Napoléon, Winston Churchill, John F. Kennedy, Albert Einstein, etc.
La sieste a en effet la réputation d’avoir un effet plus que positif sur la productivité des dormeurs.
Elle permet d’augmenter :
  • la vigilance,
  • les performances cognitives,
  • la mémorisation,
  • la productivité [3].

En outre, elles diminuent la somnolence diurne et le risque de burn-out et augmentent, de ce fait, la sécurité au travail, notamment pour les travailleurs de nuit ou à horaires décalés [4].

Le saviez-vous : Les micro-éveils durent entre 3 et 10 secondes. L’index des micro-éveils (IAHO) les mesure par heure de sommeil.

Un sommeil moins efficace avec l’âge ?

Avec l’âge :
  • les éveils peuvent devenir plus fréquents,
  • l’endormissement peut être plus lent [3].

Les personnes âgées se plaignent fréquemment de leur sommeil, soulignent les spécialistes [3]. Plus de 50 % des personnes âgées de plus de 65 ans se plaignent de leur sommeil [4]. Elles rapportent un sommeil trop court et/ou des nuits peu récupératrices.
Or, si avec l’âge les nuits sont plus courtes, elles peuvent cependant parfaitement être compensées par une sieste [5]. En effet, le quota de sommeil vital s’apprécie par tranche de 24 heures.

L’architecture du sommeil se modifie

L’architecture du sommeil comprend un nombre de cycles et plusieurs stades de profondeurs croissantes. Quatre à six cycles de sommeil peuvent se succéder pendant une nuit. Chaque cycle commence par une phase de sommeil léger et se termine par une phase de sommeil paradoxal. Caractérisé par des mouvements alternatifs rapides des globes oculaires, ce sommeil paradoxal est également dit sommeil REM pour Rapid Eye Movement. Les autres stades du sommeil appartiennent à la catégorie de sommeil à mouvements oculaires non rapides ou sommeil NREM. Ces deux types de sommeil (REM et NREM) sont associés à des activités neuronales différentes et se traduisent sur l’électroencéphalogramme (EEG) par des tracés d'ondes cérébrales différentes.
Chez la personne âgée, ces cycles sont souvent modifiés :
- le sommeil léger peut être plus important,
- les sommeils profond et paradoxal peuvent être moins importants [6].

Attention aux décalages de phase

Les personnes âgées ont tendance à s’endormir plus tôt et à se réveiller plus tôt [7]. Ce phénomène peut être le signe d’un trouble du rythme circadien. Tous les êtres vivants possèdent un rythme circadien qui permet l’adaptation à l’alternance jour/nuit. Ce rythme calé sur un cycle d’environ 24 heures régule nos principales fonctions biologiques, physiologiques et comportementales. Il est dicté par l’horloge centrale interne.
Afin de garder sa justesse et rester en phase avec l’environnement, notre horloge interne est en permanence régulée par des éléments synchronisateurs : lumière, température, activité physique, etc… Certains d’entre nous expérimentent un décalage de phase : couchés trop tôt (vers 20 heures) ils se réveillent trop tôt (vers 4 heures). C’est le phénomène d’avance de phase, souvent présent chez les personnes âgées [8]. Dès la retraite, si la personne a une vie sociale pauvre, ne pratique pas d’activité physique et ne s’expose pas à la lumière, son sommeil risque de se désynchroniser. Pour y remédier, le bon réflexe consiste à conserver une activité physique et à s’exposer suffisamment à la lumière du jour.

Des modifications non pathologiques

Il est donc normal avec l’âge de subir une modification du sommeil. Mais ces modifications ne constituent pas nécessairement des troubles du sommeil, même si elles réclament un temps d’adaptation.
En réalité, les troubles du sommeil chez les personnes âgées ne semblent pas à proprement parler liés à l’âge. Ils sont surtout secondaires aux pathologies chroniques préexistantes et fréquentes dans cette population. En effet, la plupart des patients présentant des troubles du sommeil avérés ont une comorbidité médicale, psychiatrique ou des traitements médicamenteux [9]. L’anxiété et la dépression, deux pathologies présentes chez les personnes âgées, accroissent ainsi le risque d’insomnie [10]. L’apnée du sommeil, plus fréquente avec l’âge, est une cause de nuit peu réparatrice. La maladie de Parkinson ou certains troubles neurocognitifs comme la maladie à corps de Lewy peuvent altérer le sommeil paradoxal (agitation, vécu du rêve en mouvement) [11]. Les troubles du sommeil doivent donc alerter et inciter à rechercher la cause pour trouver le bon traitement.

À retenir :
  • Avec l’âge, le sommeil se modifie.
  • Les troubles du sommeil ne sont pas une fatalité chez la personne âgée.
  • Ils peuvent en revanche révéler une pathologie préexistante.
Sources
[1] Nguyen-Michel N.H., Lam X.Y, Sebban C., Le sommeil et ses troubles chez le sujet âgé, L’Information Psychiatrique, 2010, Vol.86, p.57-65
[4] Nguyen-Michel N.H., Lam X.Y, Sebban C., Le sommeil et ses troubles chez le sujet âgé, L’Information Psychiatrique, 2010, Vol.86, p.57-65
[8] Nguyen-Michel N.H., Lam X.Y, Sebban C., Le sommeil et ses troubles chez le sujet âgé, L’Information Psychiatrique, 2010, Vol.86, p.57-65
[9] Nguyen-Michel N.H., Lam X.Y, Sebban C., Le sommeil et ses troubles chez le sujet âgé, L’Information Psychiatrique, 2010, Vol.86, p.57-65
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Dr Thierry CASTERA, rédacteur médical
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