Les ronflements, un révélateur de l'apnée du sommeil

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Article mis a jour le 22.10.2024
Les ronflements constituent un trouble du sommeil amplement partagé : ils concernent 40 % des adultes de plus de 50 ans [1].

Le ronflement peut sembler n'être qu'un simple désagrément nocturne, mais il peut être le signe avant-coureur d'une affection plus grave : l'apnée du sommeil. Lorsque des ronflements forts et fréquents s'accompagnent d'un sommeil agité, de pauses respiratoires ou d'une fatigue diurne inexpliquée, cela peut indiquer que votre corps ne bénéficie pas du sommeil réparateur dont il a besoin.

Pourquoi ronfle-t-on ?

Les ronflements appartiennent à la catégorie des troubles respiratoires du sommeil. Ils sont causés par les vibrations des tissus mous du pharynx (la gorge). Les muscles de l'arrière-gorge, du voile du palais, de la luette et de la langue se détendent pendant la phase de sommeil profond. Ils prennent alors plus de place, jusqu'à obstruer les voies aériennes supérieures. À l'inspiration, l'air a plus de difficultés à passer dans les voies respiratoires. Comme avec un instrument à vent, ce phénomène fait vibrer le pharynx, et provoque les ronflements.

Les facteurs de ronflements sont nombreux :

  • l'âge (plus de 50 ans),
  • le surpoids et l'obésité, notamment la répartition des graisses autour du cou et de l'abdomen,
  • la consommation d'alcool ou de médicaments,
  • la congestion nasale (rhume, rhinite allergique),
  • la position adoptée pour dormir (sur le dos),
  • la taille et la forme de la mâchoire (mâchoire petite ou en retrait),
  • le tabagisme,
  • la grossesse,
  • les anomalies pouvant bloquer les voies respiratoires (hypertrophie des amygdales, taille démesurée de la langue ou du voile du palais, déviation de la cloison nasale ou présence de polypes nasaux).

Est-ce qu'on peut faire de l'apnée du sommeil sans ronfler ?

Oui, il est possible de souffrir d'apnée du sommeil sans ronfler. Bien que le ronflement soit un symptôme courant de l'apnée obstructive du sommeil, toutes les personnes souffrant d'apnée du sommeil ne ronflent pas. Certaines personnes peuvent connaître des épisodes silencieux au cours desquels leur respiration s'arrête ou devient très superficielle, provoquant de brefs réveils au cours de la nuit.

L'apnée centrale du sommeil, moins fréquente, se produit souvent sans ronflement. Il est important de prêter attention à d'autres symptômes tels qu'une somnolence diurne excessive, des maux de tête matinaux ou un manque d'air au réveil. Si vous soupçonnez une apnée du sommeil, consultez un professionnel de la santé pour une évaluation appropriée, même en l'absence de ronflement.

La classification du ronflement : une question de décibels

Le niveau sonore des ronflements peut atteindre des pics très élevés. En 2018, le magazine 60 Millions de consommateurs a établi un classement des ronflements en fonction de leur niveau sonore mesuré en décibels [2] :

  • ronflement léger : 40 dB correspondant au niveau sonore d'une conversation normale entre deux personnes,
  • ronflement léger : 45 dB correspondant au niveau sonore d'un lave-vaisselle en fonctionnement,
  • ronflement moyen : 60 dB correspondant au niveau sonore d'une rue bruyante,
  • ronflement fort : 70 dB correspondant au niveau sonore d'une cantine scolaire ou d'un aspirateur en marche,
  • ronflement très fort : 80 dB correspondant au niveau sonore d'une rue à fort trafic,
  • ronflement très fort : 90 dB correspondant au niveau sonore du passage d'un poids lourd sur une autoroute à 10 mètres ou de celui d'une tondeuse à gazon thermique,
  • ronflement très fort : 100 dB correspondant au niveau sonore de l'utilisation d'un marteau-piqueur.

Comment savoir si l'on fait de l'apnée du sommeil ?

Pour reconnaître l'apnée du sommeil, il faut souvent aller au-delà des symptômes courants comme le ronflement ou la fatigue diurne. Si vous vous réveillez fréquemment avec la bouche sèche ou un mal de gorge, si vous vous sentez agité pendant la nuit ou si vous avez des changements d'humeur tels que l'irritabilité ou des difficultés de concentration, il pourrait s'agir de signes d'apnée du sommeil. La surveillance de vos habitudes de sommeil peut également fournir des indices : l'utilisation d'un appareil de suivi du sommeil ou d'applications qui enregistrent les sons respiratoires peut aider à identifier les irrégularités. En fin de compte, le moyen le plus précis de savoir si vous souffrez d'apnée du sommeil est de réaliser une étude du sommeil, qui peut être effectuée à domicile ou dans une clinique du sommeil. Ce test permet de surveiller les schémas respiratoires, les niveaux d'oxygène et la fréquence cardiaque, offrant ainsi une vue détaillée de la santé de votre sommeil.

Si vous soupçonnez une apnée du sommeil, il est important d'agir rapidement, car une apnée du sommeil non traitée peut entraîner des problèmes de santé plus graves, tels que l'hypertension artérielle ou des problèmes cardiaques.
Le saviez-vous ?
En France, depuis la pandémie, les troubles du sommeil ont atteint un niveau inédit depuis plus de deux décennies. En 2021, plus de 6 personnes sur 10 déclarent en souffrir [3], majoritairement les femmes [4]. Or 77 % des Français qui souffrent de troubles du sommeil se sont déjà disputés avec leur partenaire concernant un sujet en lien avec le lit conjugal. Sur le podium des causes de ces conflits, les ronflements tiennent le haut du pavé. En effet, 44 % des Français vivant en couple se sont déjà disputés à propos des ronflements de l'un des deux partenaires.

Prenez 3 minutes pour évaluer votre risque d'apnée du sommeil

Un facteur de risque pour la santé, y compris celle du partenaire

Pour un sommeil paisible, le seuil maximum de bruit dans une chambre est fixé à 30 dB. Ce n'est donc pas un caprice de votre conjoint, si, sonomètre à l'appui, il se plaint de ne pas parvenir à dormir à côté d'une cornemuse ou d'une machine à laver en cycle essorage.

L'exposition aux ronflements constitue une véritable pollution sonore pour le partenaire du ronfleur. Sur le plan médical, il s'agit d'un stress auditif qui perturbe le cycle de sommeil du partenaire, même s'il ne se réveille pas. À la clé, non seulement une fatigue excessive mais aussi des risques avérés pour la santé comme le risque cardiovasculaire. Les partenaires des ronfleurs sont en effet exposés à un risque d'augmentation de leur tension artérielle [5], [6]. Voilà pour le partenaire.

Mais les ronfleurs eux-mêmes sont exposés à des risques spécifiques, bien que peu d'études le documentent pour l'instant. Récemment, les scientifiques ont démontré qu'ils sont plus susceptibles de présenter un épaississement de l'artère carotide [7], ce qui augmente le risque d'hémorragie cérébrale, d'AVC et d'infarctus. Ce constat est toutefois discutable. Est-ce un biais de sélection de facteurs de risque associé comme l’obésité ou est-ce spécifiquement le ronflement qui serait responsable de ce risque d’AVC ou infarctus ?
Maintenant que vous êtes informé.e, vous êtes doublement motivé.e pour prendre le sujet au sérieux : la paix des ménages et la santé de chacun.

Nos solutions pour des nuits plus sereines

Pour retrouver des nuits plus sereines et préserver votre capital santé ainsi que celui de votre partenaire, vous pouvez améliorer votre routine sommeil en suivant ces conseils :

  • dormir sur le côté ou sur le ventre,
  • éviter de consommer de l'alcool le soir,
  • arrêter de fumer,
  • perdre du poids en cas de surpoids,
  • vérifier que vos ronflements ne masquent pas une apnée du sommeil.

Et c'est sur ce dernier point qu'on peut vous aider ! Chez Sleep Doctor, nous avons développé un parcours médical optimal pour vous aider à diagnostiquer et traiter vos troubles du sommeil. Commencez notre questionnaire de santé du sommeil.
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Dr Thierry CASTERA, rédacteur médical
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Sources
[2] 60 Millions de consommateurs, hors-série « Bien dormir » (novembre 2018)
[3] Étude Tousaulit/Ifop, 2021
[4] Ils touchent 71 % des femmes contre 60 % des hommes
[5] « Snoring: a source of noise pollution and sleep apnea predictor », Sowho M. et al., Sleep n° 43(6) (juin 2020)
[6] « Environmental noise and the cardiovascular system », Münzel T. et al., Journals of the American College of Cardiology n° 71(6) (2018), pp. 688–697
[7] « Snoring and carotid artery disease: A new risk factor emerges », Robert Deeb M.D. et al., Laryngoscope n° 129 (2019), pp. 265-268
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