Les ronflements, un révélateur de l'apnée du sommeil

Article mis a jour le 27.12.2022
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Largement répandus, peu pris au sérieux, les ronflements sont une réelle source de stress auditif pour qui partage la couche du ronronneur. Et ils peuvent être le symptôme d'un trouble sérieux chez ce dernier : l'apnée du sommeil.

À mon maximum je peux atteindre 100 décibels, très exactement la fréquence sonore d'un marteau-piqueur, je suis responsable de bien des disputes conjugales. Je suis, je suis… ? Vous avez facilement trouvé la réponse à cette devinette, tant les ronflements constituent un trouble du sommeil amplement partagé : ils concernent 40 % des adultes de plus de 50 ans [1].

Mais au fait, pourquoi ronfle-t-on ?

Les ronflements appartiennent à la catégorie des troubles respiratoires du sommeil. Ils sont causés par les vibrations des tissus mous du pharynx (la gorge). Les muscles de l'arrière-gorge, du voile du palais, de la luette et de la langue se détendent pendant la phase de sommeil profond. Ils prennent alors plus de place, jusqu'à obstruer les voies aériennes supérieures. À l'inspiration, l'air a plus de difficultés à passer dans les voies respiratoires. Comme avec un instrument à vent, ce phénomène fait vibrer le pharynx, et provoque les ronflements.

Les facteurs de ronflements sont nombreux :

  • l'âge (plus de 50 ans),
  • le surpoids et l'obésité, notamment la répartition des graisses autour du cou et de l'abdomen,
  • la consommation d'alcool ou de médicaments,
  • la congestion nasale (rhume, rhinite allergique),
  • la position adoptée pour dormir (sur le dos),
  • la taille et la forme de la mâchoire (mâchoire petite ou en retrait),
  • le tabagisme,
  • la grossesse,
  • les anomalies pouvant bloquer les voies respiratoires (hypertrophie des amygdales, taille démesurée de la langue ou du voile du palais, déviation de la cloison nasale ou présence de polypes nasaux).

Une question de décibels

Le niveau sonore des ronflements peut atteindre des pics très élevés. En 2018, le magazine 60 Millions de consommateurs a établi un classement des ronflements en fonction de leur niveau sonore mesuré en décibels [2] :

  • ronflement léger : 40 dB correspondant au niveau sonore d'une conversation normale entre deux personnes,
  • ronflement léger : 45 dB correspondant au niveau sonore d'un lave-vaisselle en fonctionnement,
  • ronflement moyen : 60 dB correspondant au niveau sonore d'une rue bruyante,
  • ronflement fort : 70 dB correspondant au niveau sonore d'une cantine scolaire ou d'un aspirateur en marche,
  • ronflement très fort : 80 dB correspondant au niveau sonore d'une rue à fort trafic,
  • ronflement très fort : 90 dB correspondant au niveau sonore du passage d'un poids lourd sur une autoroute à 10 mètres ou de celui d'une tondeuse à gazon thermique,
  • ronflement très fort : 100 dB correspondant au niveau sonore de l'utilisation d'un marteau-piqueur.

Zizanie dans le couple

En France, depuis la pandémie, les troubles du sommeil ont atteint un niveau inédit depuis plus de deux décennies. En 2021, plus de 6 personnes sur 10 déclarent en souffrir [3], majoritairement les femmes [4]. Or 77 % des Français qui souffrent de troubles du sommeil se sont déjà disputés avec leur partenaire concernant un sujet en lien avec le lit conjugal. Sur le podium des causes de ces conflits, les ronflements tiennent le haut du pavé. En effet, 44 % des Français vivant en couple se sont déjà disputés à propos des ronflements de l'un des deux partenaires. Et s'il est très désagréable de se réveiller transi de froid parce que son partenaire a monopolisé la couette en s'y enroulant façon momie de la troisième dynastie, l'entendre ronfler peut empoisonner les nuits de façon durable. Faites un rapide sondage auprès de votre entourage : qui n'est pas excédé par ce tapage nocturne infernal quand il se répète quotidiennement ?

Un facteur de risque pour la santé, y compris celle du partenaire

Pour un sommeil paisible, le seuil maximum de bruit dans une chambre est fixé à 30 dB. Ce n'est donc pas un caprice de votre conjoint, si, sonomètre à l'appui, il se plaint de ne pas parvenir à dormir à côté d'une cornemuse ou d'une machine à laver en cycle essorage.

L'exposition aux ronflements constitue une véritable pollution sonore pour le partenaire du ronfleur. Sur le plan médical, il s'agit d'un stress auditif qui perturbe le cycle de sommeil du partenaire, même s'il ne se réveille pas. À la clé, non seulement une fatigue excessive mais aussi des risques avérés pour la santé comme le risque cardiovasculaire. Les partenaires des ronfleurs sont en effet exposés à un risque d'augmentation de leur tension artérielle [5], [6]. Voilà pour le partenaire.

Mais les ronfleurs eux-mêmes sont exposés à des risques spécifiques, bien que peu d'études le documentent pour l'instant. Récemment, les scientifiques ont démontré qu'ils sont plus susceptibles de présenter un épaississement de l'artère carotide [7], ce qui augmente le risque d'hémorragie cérébrale, d'AVC et d'infarctus. Ce constat est toutefois discutable. Est-ce un biais de sélection de facteurs de risque associé comme l’obésité ou est-ce spécifiquement le ronflement qui serait responsable de ce risque d’AVC ou infarctus ?
Maintenant que vous êtes informé.e, vous êtes doublement motivé.e pour prendre le sujet au sérieux : la paix des ménages et la santé de chacun.
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Dr Thierry CASTERA, médecin du sommeil

Les ronflements font le lit de l'apnée du sommeil

Certes, il existe la stratégie du canapé. Mais elle ne règle pas le problème de fond, qui peut en cacher un autre. En effet, les personnes qui ronflent sont plus à risque de développer une apnée du sommeil. La prévalence de l'apnée du sommeil est d'ailleurs corrélée à l'intensité et à la fréquence de ces ronflements [8]. Des ronflements fréquents et d'un niveau sonore significatif suggèrent donc une plus grande probabilité d'occurrence du syndrome d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS). L'apnée du sommeil se caractérise par des arrêts de la respiration pendant le sommeil. On considère que le SAHOS est caractérisé par plus de 10 apnées ou hypopnées (arrêts partiels de la respiration) par heure de sommeil chez un patient. Si ces épisodes ne durent que quelques secondes ils entraînent une baisse d'oxygénation du sang (désaturation en oxygène sanguin). Le dormeur reprend (bruyamment) son souffle lors de micro-réveils qui perturbent l'architecture du sommeil et empêchent un repos réparateur. Peuvent en découler des troubles métaboliques et cardiovasculaires.

Nos solutions pour des nuits plus sereines

Pour retrouver des nuits plus sereines et préserver votre capital santé ainsi que celui de votre partenaire, vous pouvez améliorer votre routine sommeil en suivant ces conseils :

  • dormir sur le côté ou sur le ventre,
  • éviter de consommer de l'alcool le soir,
  • arrêter de fumer,
  • perdre du poids en cas de surpoids,
  • vérifier que vos ronflements ne masquent pas une apnée du sommeil.

Et c'est sur ce dernier point qu'on peut vous aider ! Chez Sleep Doctor, nous avons développé un parcours médical optimal pour vous aider à diagnostiquer et traiter vos troubles du sommeil. Commencez notre test de dépistage de l'apnée du sommeil en 3 minutes.
Sources
[2] 60 Millions de consommateurs, hors-série « Bien dormir » (novembre 2018)
[3] Étude Tousaulit/Ifop, 2021
[4] Ils touchent 71 % des femmes contre 60 % des hommes
[5] « Snoring: a source of noise pollution and sleep apnea predictor », Sowho M. et al., Sleep n° 43(6) (juin 2020)
[6] « Environmental noise and the cardiovascular system », Münzel T. et al., Journals of the American College of Cardiology n° 71(6) (2018), pp. 688–697
[7] « Snoring and carotid artery disease: A new risk factor emerges », Robert Deeb M.D. et al., Laryngoscope n° 129 (2019), pp. 265-268
[8] Sowho M., et al., Snoring: a source of noise pollution and sleep apnea predictor, Journal List Sleep, juin 2020, n°43(6)
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Dr Thierry CASTERA, rédacteur médical
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