Peut-on guérir de l’apnée du sommeil ?

28.07.2023
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Les guérisons sont fréquentes chez l’enfant atteint d’un SAHOS le plus souvent à la suite d’un traitement chirurgical simple. Chez l’adulte des guérisons sont également observées mais elles sont plus rares. Elles reposent essentiellement sur une modification profonde de l’hygiène de vie du patient.

Le diagnostic d‘apnée du sommeil syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) est souvent un choc pour le patient. En effet, le SAHOS qui se manifeste par des interruptions de la respiration lors du sommeil est un trouble aux conséquences sévères (somnolence, baisse de vigilance à court terme et comorbidités à long terme)..
Passée cette première phase de sidération, la première question qui vient aux lèvres du patient est celle du traitement de ce trouble respiratoire du sommeil. Sur ce point la réponse de son médecin du sommeil va être globalement très positive.

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L’apnée du sommeil se traite très bien

On sait dorénavant très bien traiter l’apnée du sommeil. Des traitements efficaces permettent aux patients de retrouver des nuits réparatrices. Surtout ces traitements leur permettent de prévenir les conséquences à long-terme de l’apnée sur la santé.

Bon à savoir : L'index apnées/hypopnées par heure de sommeil (IAH) permet de mesurer la sévérité du SAHOS :
- 0 à 5 : absence de SAHOS
- 5 à 15 : SAHOS léger
- 15 à 30 : SAHOS modéré
- Au-dessus de 30 : SAHOS sévère

En fonction du degré de sévérité du SAHOS diagnostiqué, celui-ci peut être traité par :

  • Pression positive continue (PPC). Il s'agit d'un masque sur votre nez et/ou votre bouche fournissant un débit continu d'air pressurisé pour maintenir vos voies respiratoires ouvertes pendant votre sommeil.

  • Orthèse d'avancée mandibulaire. Il s'agit d'un appareil dentaire qui maintient la mâchoire inférieure en position avancée afin de libérer le passage de l'air au niveau de la gorge.

  • Une éviction du décubitus dorsal dans certains cas, quand l’apnée/hypopnée n’est retrouvée uniquement lorsque le patient dort sur le dos.

La ventilation par PPC est efficace contre l’ensemble des conséquences délétères du SAHOS. L’indice d’apnées-hypopnées est diminué. À court terme, le score de somnolence diurne d’Epworth et le risque d’accident de la route sont abaissés. À long terme, il permet d’abaisser les risques liés aux comorbidités du SAHOS (syndrome métabolique, diabète de type 2, maladies cardio-vasculaires …)

Peut-on guérir de l’apnée du sommeil ?

Lorsque toutes les informations sur le traitement de l’apnée du sommeil ont été données par le pneumologue ou le spécialiste du sommeil, et qu’elles ont été assimilées par le patient, une question non résolue se pose pour nombre de patients : est-ce que l’apnée du sommeil peut disparaître ? Est-ce que je peux guérir de mon SAHOS ?
Bien souvent la réponse de l’homme de l’art apparaît peu claire pour la personne qui souffre d’un SAHOS. En effet, cette question n’appelle pas une réponse univoque, elle dépend de l’âge du patient, de sa condition physique et même de la sévérité du SAHOS diagnostiqué.
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Chez le jeune enfant : un pourcentage très élevé de guérison

Le SAHOS n’est pas réservé aux adultes. Les enfants peuvent souffrir d’apnée du sommeil. On estime que la prévalence du SAHOS chez l’enfant est d’environ [1] :

  • à 5 ans → 6,5 %
  • à 7 ans → 4,5 %
  • à 18 ans → 2 %

Le plus souvent, l’apnée respiratoire du jeune enfant est causée par une hypertrophie des amygdales et des végétations adénoïdes, qui obstruent leurs voies respiratoires, un phénomène fréquent chez les jeunes enfants qui souffrent d’infections ORL récurrentes ou chroniques. Dans ce cas, l’ablation des amygdales – qui peut s’accompagner de l’ablation des végétations adénoïdes – constitue le traitement chirurgical de référence [2]. Il s’agit d’une intervention chirurgicale simple et bien maîtrisée. Une étude réalisée sur une cohorte d’enfants opérés met en évidence un taux de guérison de plus de 60 % des enfants après l’opération. Ces enfants ne présentent plus aucun symptôme de SAHOS [3]. Le pronostic est un peu moins bon chez l'enfant plus âgé (plus de 7 ans) [4], pour ceux qui souffrent d’une malformation associée (asthme) [5], d’obésité [6] ou qui cumulent d’autres facteurs de risques.

Chez l’adulte, des guérisons possibles en modifiant son mode de vie

Quel que soit le traitement suivi par le patient, celui-ci doit adopter une bonne hygiène de vie. Cela comprend les actions suivantes :

- Pratiquer régulièrement de l’activité physique,
- Perdre du poids en cas de surpoids,
- Arrêter de fumer,
- Limiter sa consommation d’alcool,
- Adopter une bonne hygiène de sommeil

Ces modifications de mode de vie permettent d’obtenir des améliorations significatives et durables sur la sévérité du SAHOS et les comorbidités de l’apnée du sommeil. Ainsi que la qualité de vie du malade [7].

Une étude réalisée en 2022 en Espagne sur une cohorte de 89 hommes souffrant de SAHOS modéré à sévère a montré que pour ceux qui, en plus de leur traitement par PPC, ont modifié leurs habitudes de vie, les bénéfices ont été spectaculaires. Au bout de deux mois, 45 % des participants à cette étude n’avaient plus besoin de traitement. Ce chiffre a augmenté à 62 % au bout de 6 mois [8]. De quoi motiver plus d’un patient à prendre de bonnes résolutions pour améliorer son mode de vie.

Et s’il suffisait de perdre quelques kilos ?

Pour les patients obèses qui souffrent d’apnée du sommeil, la chirurgie bariatrique peut radicalement changer la donne. Une étude réalisée au Royaume-Uni sur 47 patients avec un diagnostic de SAHOS et ayant bénéficié d’une opération de chirurgie bariatrique suivie d’une importante perte de poids (près de 40 kilos), 29,8 % des patients n’avaient plus besoin de leur traitement et plus d’un patient sur deux bénéficiait d’une réduction significative de leur IAH et d’une baisse de la pression nécessaire dans leur traitement [9].
Attention, cependant, à ne pas miser exclusivement sur cette solution. Certes, la perte de poids permet généralement de réduire l'index IAH. Mais ce phénomène n’est pas forcément linéaire. Les résultats dépendront également du niveau de sévérité du patient et de son IMC. La réduction de l’index de l’IAH si elle est effective peut être insuffisante pour ne plus avoir besoin d’un traitement par PPC ou par OAM. Surtout, l’apnée du sommeil reste multifactorielle. Pour les médecins, si le surpoids ou une mauvaise hygiène de vie sont des facteurs importants, d’autres causes peuvent aussi intervenir comme un affaiblissement de la tonicité musculaire des muscles du pharynx liée à l'âge, par exemple. Maigrir n’est donc pas toujours le sésame vers la guérison. Mais c’est un pas de géant dans la bonne direction.

À retenir :

  • Le traitement de l’apnée du sommeil est efficace. Il réduit les risques associés à cette pathologie.
  • Les jeunes enfants présentent un pourcentage élevé de guérison d’apnée du sommeil à la suite d’une intervention chirurgicale simple et bien maîtrisée.
  • Chez l’adulte, la guérison est possible à la condition que le patient revoie complètement son hygiène de vie.
Sources
[1] Redline et al., AJRCCM 1999 ; Rosen et al., J Pediatrics, 2003 ; Schlaud et al., PP Epidemiology, 2004
[2] A randomized trial of adenotonsillectomy for childhood sleep apnea. Marcus CL, Moore RH, Rosen CL et al. A randomized trial of adenotonsillectomy for childhood sleep apnea. N Engl J Med. 2013 Jun 20;368(25), p. 2366-7
[3] Imanguli M, Ulualp SO. Risk factors for residual obstructive sleep apnea after adenotonsillectomy in children. Laryngoscope. 2016 Nov;126(11), p.2624-9
[4] Marcus CL, Brooks LJ, Draper KA, Gozal D, Halbower AC, Jones J, et al. Diagnosis and management of childhood obstructive sleep apnea syndrome. Pediatrics. 2012 Sep;130(3), p.714-55.
[5] Marcus CL, Brooks LJ, Draper KA, Gozal D, Halbower AC, Jones J, et al. Diagnosis and management of childhood obstructive sleep apnea syndrome. Pediatrics. 2012 Sep;130(3), p.714-55.
[6] Marcus CL, Brooks LJ, Draper KA, Gozal D, Halbower AC, Jones J, et al. Diagnosis and management of childhood obstructive sleep apnea syndrome. Pediatrics. 2012 Sep;130(3), p.714-55.
[7] Carneiro-Barrera A. et al., Effect of an interdisciplinary weight loss and lifestyle intervention on obstructive sleep apnea severity, JAMA Netw Open, 222 (4)
[8] Carneiro-Barrera A. et al., Effect of an interdisciplinary weight loss and lifestyle intervention on obstructive sleep apnea severity, JAMA Netw Open, 222 (4)
[9] Sillo, T.O. et al. The impact of bariatric surgery on the resolution of obstructive sleep apnoea, 2018, 11, p. P385
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Dr Thierry CASTERA, rédacteur médical
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