Qu'est-ce que l'hypopnée ?

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Article mis a jour le 02.10.2024
L'hypopnée, caractérisée par une respiration superficielle ou un débit d'air réduit, est un symptôme courant des troubles respiratoires liés au sommeil (tels que l'apnée du sommeil) [1]. Elle peut avoir un impact significatif sur la qualité du sommeil et la santé en général. Cet article va vous permettre d’en savoir plus sur les causes, les symptômes et les effets de l'hypopnée, et ainsi vous aider à faciliter l'identification et le traitement des troubles respiratoires du sommeil.

Définition de l'hypopnée

L'hypopnée est caractérisée par une période d'au moins 10 secondes de respiration superficielle qui réduit le débit d'air d'une personne de plus de 30 % [2]. Durant ce laps de temps, le taux d'oxygène dans le sang diminue de 3 à 4 %. Plus l'hypopnée dure longtemps, plus ses effets sont graves.

L'hypopnée est un symptôme courant de certains troubles respiratoires liés au sommeil, tels que l'apnée obstructive et l'apnée centrale du sommeil. Outre les hypopnées, les personnes souffrant de troubles respiratoires liés au sommeil connaissent souvent des apnées, qui sont des interruptions complètes de la respiration pendant le repos. Si une personne présente cinq épisodes ou plus d'hypopnées et d'apnées par heure de sommeil, il est probable qu'elle souffre d'apnée du sommeil.

Les différents types d'hypopnées

Il existe trois types d'hypopnées, tous caractérisés par une respiration superficielle, mais dont les causes sous-jacentes sont différentes et qui peuvent nécessiter des approches thérapeutiques variées.

L'hypopnée obstructive

Elle se produit lorsque les événements d'hypopnée sont déclenchés par l'obstruction partielle des voies respiratoires. L'hypopnée obstructive résulte d'obstructions physiques telles que l'affaissement ou le rétrécissement des voies respiratoires pendant le sommeil.

L'hypopnée centrale

Contrairement aux types d'hypopnées obstructives, les hypopnées centrales résultent d'une diminution de l'effort respiratoire plutôt que d'une obstruction des voies respiratoires. Fréquentes dans l'apnée centrale du sommeil (ACS), elles peuvent être liées à des problèmes au niveau du tronc cérébral ou aux effets de certains médicaments.

L'hypopnée mixte

Les hypopnées mixtes associent une restriction du débit d'air et une réduction de l'effort respiratoire. Elles sont souvent observées chez les patients souffrant d'une forme spécifique d'apnée centrale du sommeil qui se développe alors qu'ils sont traités pour une apnée obstructive du sommeil.

Quelle est la différence entre l'apnée et l'hypopnée ?

Alors que l'hypopnée implique des périodes de respiration superficielle, l'apnée représente un arrêt complet de la respiration. Les deux sont classées comme des événements respiratoires et sont essentielles pour diagnostiquer les troubles respiratoires liés au sommeil, plus communément appelés apnées du sommeil.

Le diagnostic classe généralement l'apnée du sommeil en deux catégories : obstructive ou centrale, en fonction des causes sous-jacentes des hypopnées et apnées observées. La fréquence de ces événements au-delà de la norme saine est souvent à l'origine de cette classification.

Bien que les apnées soient habituellement perçues comme plus graves, la recherche suggère que les apnées et les hypopnées peuvent présenter des risques similaires pour les maladies cardiovasculaires et d'autres problèmes de santé [3]. Les spécialistes du sommeil ne voient actuellement aucune raison clinique suffisamment convaincante pour les distinguer, en termes d'impact potentiel sur la santé.

Les différentes causes à l’origine de l'hypopnée

Les hypopnées obstructives se produisent lorsque les voies respiratoires sont partiellement bloquées pendant le sommeil. Diverses conditions peuvent entraîner ces blocages. Par exemple, l'obésité ou l'hypothyroïdie peuvent rétrécir les voies respiratoires ou provoquer un élargissement des tissus de la gorge, ce qui a un impact sur la respiration. Chez certains individus, la structure physique, comme la forme de la mâchoire ou la taille des amygdales, peut également restreindre le passage de l'air. Chez les enfants, l'hypertrophie des amygdales ou des adénoïdes est souvent à l'origine de l'augmentation des hypopnées.

Les hypopnées centrales apparaissent chez les personnes souffrant d'apnée centrale du sommeil. Le cerveau des personnes atteintes de cette condition n'envoie alors pas, de manière momentanée, les signaux appropriés au corps pour qu'il continue à respirer. Ce type d'apnée du sommeil peut résulter de lésions du tronc cérébral ou de l'utilisation de certains médicaments, tels que les opiacés. En outre, le passage à des altitudes élevées peut induire des symptômes temporaires d'hypopnée centrale en raison de la réaction de l'organisme face à des niveaux d'oxygène plus faibles [4].

Les facteurs de risque de l'hypopnée

De nombreux facteurs de risque peuvent augmenter la probabilité de souffrir d'hypopnées fréquentes :

  • L'obésité : L'excès de poids peut exercer une pression sur les voies respiratoires, entraînant leur rétrécissement.
  • L’hypothyroïdie : Une fonction thyroïdienne réduite peut entraîner des modifications du tissu conjonctif et de la fonction musculaire, ce qui affecte les voies respiratoires.
  • L’acromégalie : La surproduction d'hormone de croissance peut entraîner des modifications anatomiques qui limitent le passage de l'air.
  • La dystrophie myotonique : Ce trouble musculaire peut affecter les muscles impliqués dans la respiration.
  • Le syndrome d'Ehlers-Danlos : Ce trouble du tissu conjonctif peut avoir un impact sur la structure et la fonction des voies respiratoires.
  • Des antécédents familiaux : La génétique peut jouer un rôle dans les prédispositions structurelles et fonctionnelles à l'origine des hypopnées.
  • Une mâchoire supérieure ou inférieure courte : Les particularités anatomiques de la structure de la mâchoire peuvent rétrécir les voies respiratoires.
  • Le sexe : Les différences biologiques dans la taille des voies respiratoires et la régulation hormonale peuvent augmenter le risque pour les hommes
  • Le tabagisme : Le tabagisme enflamme et obstrue les tissus des voies respiratoires.

Si certains facteurs, comme l'obésité ou la structure de la mâchoire, contribuent directement au rétrécissement des voies respiratoires, d'autres, comme le sexe, peuvent influencer le risque par le biais de différents mécanismes biologiques.

Les symptômes de l'hypopnée

Tout comme les apnées, les hypopnées contribuent à une série de symptômes communément associés à l'apnée du sommeil. On va trouvers :

  • Le ronflement bruyant : Souvent le signe le plus visible, il perturbe le sommeil des autres.
  • La sensation de pause respiratoire constatée.
  • La somnolence diurne excessive : Difficulté à rester éveillé pendant la journée.
  • Le sentiment de manque de fraîcheur au réveil : Se réveiller en ayant l'impression de ne pas avoir dormi.
  • La nycturie : Réveil régulier pour uriner.
  • Les étouffements ou halètements pendant le sommeil : Réveils soudains dus à des difficultés respiratoires.
  • Les maux de tête matinaux : Souvent liés à une diminution des niveaux d'oxygène pendant le sommeil.
  • La perte de libido : Affectant à la fois la libido et les performances.
  • Les troubles de l'humeur : Y compris l'irritabilité et la dépression.
  • La congestion nasale chronique : Congestion persistante non liée à des allergies ou à une maladie.
  • La prise de poids : l'augmentation du poids peut être à la fois un symptôme et un facteur contributif.

Les partenaires des personnes souffrant de troubles respiratoires du sommeil remarquent souvent ces symptômes en premier. En fait, il n'est pas rare qu'un diagnostic d'apnée du sommeil ne soit posé qu'après qu'un partenaire de lit, dérangé par le ronflement bruyant ou les interruptions apparentes de la respiration, ait demandé une évaluation médicale.

Prenez 3 minutes pour évaluer votre risque d'apnée du sommeil

Le diagnostic de l'hypopné

Lorsqu'il soupçonne un trouble respiratoire du sommeil, le médecin évalue d'abord les facteurs de risque, examine les antécédents du patient en matière de sommeil et passe en revue son état de santé général. Pour confirmer la présence d'hypopnées, une étude du sommeil, ou polysomnographie, est généralement nécessaire.

Bien que la polysomnographie soit considérée comme l'étalon-or pour identifier les troubles de l'apnée du sommeil, les médecins prescrivent souvent un test un peu plus simplifié appelé polygraphie ventilatoire. N’hésitez pas à consulter votre médecin pour savoir quel type de test vous devriez passer.

La polysomnographie, ou polygraphie ventilatoire, fournit aux spécialistes du sommeil des informations détaillées, notamment le nombre d'apnées ou d'hypopnées, les stades du sommeil au cours desquels elles se produisent, leur durée, ainsi que d'autres données essentielles.

L'indice d'apnée-hypopnée (IAH), qui quantifie le nombre moyen d'épisodes d'apnée et d'hypopnée par heure de sommeil, est une mesure clé évaluée au cours de ce test. Cet indice est essentiel pour déterminer la gravité de l'apnée du sommeil et orienter les décisions thérapeutiques appropriées. Cette évaluation complète permet de déterminer si un patient souffre d'apnée obstructive ou centrale du sommeil.

La gravité du SAHOS est définie par le score de l'indice d'apnée/hypopnée (IAH) :
  • un IAH de 0 à 5 indique l'absence de SAHOS,
  • un IAH de 5 à 15 caractérise un SAHOS léger,
  • un IAH de 15 à 30 indique un SAHOS modéré,
  • un IAH supérieur à 30 indique un SAOS sévère.

Comment traiter l'hypopnée ?

Les médecins traitent généralement les troubles respiratoires du sommeil, souvent caractérisés par un nombre accru d'hypopnées, en adoptant une double approche consistant à modifier le mode de vie et à mettre en place un traitement par pression positive continue (PPC). Les modifications du mode de vie recommandées peuvent inclure la perte de poids, la réduction de la consommation d'alcool, un changement des positions de sommeil et l'arrêt du tabac.

La thérapie PPC reste le traitement de choix pour l'apnée obstructive du sommeil et est également fréquemment utilisée pour l'apnée centrale du sommeil. Ce traitement fait appel à une machine PPC, qui délivre de l'air sous pression par l'intermédiaire d'un tuyau et d'un masque, afin de maintenir les voies respiratoires ouvertes pendant le sommeil, ce qui minimise ou prévient les épisodes d'hypopnée. Un traitement PPC efficace améliore considérablement la qualité de vie, abaisse la tension artérielle et réduit le risque de maladies cardiovasculaires.

Pour les personnes souffrant d'apnée obstructive du sommeil, d'autres options de traitement peuvent inclure un appareil buccal ou des interventions chirurgicales. Les appareils buccaux sont conçus pour modifier la position de la langue et de la mâchoire, ce qui permet de maintenir les voies respiratoires ouvertes. Il existe également diverses interventions chirurgicales visant à réduire ou à éliminer les obstructions de ces dernières.

Suis-je atteint du syndrome d'apnée-hypopnée du sommeil ?

Le syndrome d'apnée du sommeil se manifeste par divers symptômes diurnes et nocturnes qui sont peu reconnus et sous-estimés.

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Vos questions pratiques

Pourquoi l'hypopnée ?

L'hypopnée peut être causée par des facteurs tels que l'obésité, des variations anatomiques des voies respiratoires, certaines conditions médicales ou des choix de mode de vie.

Quel est le nombre normal d'apnée du sommeil ?

Chez un individu en bonne santé, les apnées du sommeil devraient être minimes, voire inexistantes. L'indice d'apnée-hypopnée (IAH), qui mesure le nombre d'apnées et d'hypopnées par heure de sommeil, peut aider à déterminer la gravité de l'apnée du sommeil. Un IAH inférieur à 5 est considéré comme normal.

Est-ce que l'apnée du sommeil fatigue le cœur ?

Oui, l'apnée du sommeil peut fatiguer le cœur. Des épisodes répétés de faibles niveaux d'oxygène pendant le sommeil incitent le cœur à travailler davantage, ce qui peut entraîner à terme de l'hypertension, des maladies cardiaques et d'autres complications cardiovasculaires.

Quand s'inquiéter de l'apnée du sommeil ?

Vous devriez vous inquiéter de l'apnée du sommeil si vous ou votre partenaire remarquez des symptômes tels que de forts ronflements, des pauses respiratoires fréquentes pendant le sommeil, une somnolence diurne excessive, ou des étouffements et des halètements pendant la nuit. Ces symptômes suggèrent la nécessité d'une évaluation professionnelle afin de prévenir les risques pour la santé.
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Dr Thierry CASTERA, rédacteur médical
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