D'après des études comparant les femmes et les hommes, l'apnée obstructive du sommeil est généralement
deux fois plus fréquente chez les hommes jusqu'à ce que les femmes atteignent la
ménopause, moment où la différence entre les sexes se réduit.
Le SAOS est souvent
sous-diagnostiqué ou mal diagnostiqué chez les femmes. Cela peut être dû à des outils de diagnostic qui ne sont pas neutres en termes de genre ou à la manière différente dont les femmes ressentent ou signalent leurs symptômes.
Plusieurs facteurs contribuent à ces variations dans le diagnostic et la présentation des symptômes :
Les symptômes signalés : Bien que le ronflement soit le symptôme de SAOS le plus souvent signalé chez les hommes et les femmes, de nombreuses femmes ne le signalent pas, en sont gênées ou ne le remarquent pas chez leur partenaire de lit. Au contraire, les femmes signalent plus fréquemment des symptômes tels que la dépression ou l'insomnie, ce qui peut conduire à des erreurs de diagnostic.
Les problèmes respiratoires : Les femmes souffrant de SAOS ont tendance à présenter une obstruction moins complète des voies respiratoires et davantage d'
obstructions partielles ou de difficultés respiratoires. La recherche suggère que
les interruptions respiratoires de plus de 30 secondes sont particulièrement graves chez les femmes [11].
Les symptômes à tous les stades du sommeil : Les femmes sont plus susceptibles de présenter des symptômes de SAOS
pendant le sommeil paradoxal,
une phase souvent associée à des rêves intenses. Les pauses respiratoires durant cette phase peuvent avoir de
graves répercussions sur la santé cardiaque et potentiellement
influencer la glycémie.
Les symptômes en fonction de la position de sommeil : Contrairement aux hommes, dont les symptômes s'aggravent souvent lorsqu'ils dorment sur le dos,
les symptômes des femmes ne varient pas de manière significative
en fonction de la position de sommeil. On pense que cela est dû à la capacité du corps féminin à maintenir les voies respiratoires ouvertes dans différentes positions.
L'impact de l'obésité : Alors que l'obésité augmente le risque de SAOS de 50 % chez les hommes, l'
augmentation du risque chez les femmes n'est que de 20 à 30 % [12]. Les hommes accumulent généralement de la graisse au niveau du cou et de la partie supérieure du corps, ce qui affecte les voies respiratoires. En revanche, les femmes stockent plutôt le gras plus bas dans le corps, ce qui a moins d'impact sur les voies respiratoires.
Les variations anatomiques : Par exemple, on pense que le fait d'avoir une mâchoire plus longue protège contre le SAOS chez les hommes alors que les structures faciales typiques des femmes peuvent entraîner une obstruction partielle, plutôt que totale, des voies respiratoires.